Annonce Quel traitement pour vivre avec le sida ? La Journée mondiale du sida se tient ce mercredi. Le professeur Catherine Leport, spécialiste du VIH/sida, présente à tf1.fr les thérapies proposées aux malades et aux séropositifs. 27.000 personnes vivent avec le sida, selon les chiffres publiés vendredi par l'Institut de veille sanitaire (InVS). Quelque 6.000 nouveaux diagnostics de séropositivité ont par ailleurs été diagnostiqués en un an, à fin mars 2004. Les traitements du virus proposés actuellement leur permettent malgré tout de vivre "quasi normalement". Explications du professeur Catherine Leport, du service des maladies infectieuses et tropicales au groupe hospitalier Bichat-Claude Bernard, à Paris. tf1. fr : En quoi consiste le traitement prescrit aux séropositifs et malades du sida ? Catherine Leport : Nous utilisons quatre familles de médicaments. Cette multithérapie vise à s'attaquer au virus par plusieurs voies car on ne peut pas faire disparaître le virus de l'organisme mais on peut le tenir silencieux. Le malade doit prendre de 3 à 6, voire jusqu'à 15 comprimés par jour, en général le matin et le soir. Une petite partie des malades prend également des médicaments qui restaurent et stimulent leur système immunitaire : ce sont 4 à 5 injections groupées toutes les 4 à 6 semaines, ou une fois par an. Enfin, un soutien psychologique est fondamental. tf1. fr : Y a-t-il des effets secondaires ? C. L. : Des troubles digestifs (douleurs, nausées, vomissements, diarrhées), sanguins (anémie), des atteintes du système nerveux et du foie, des troubles du métabolisme, c'est-à-dire des graisses et des sucres (diabète), associés à un risque de troubles cardiovasculaires. Mais on peut substituer un médicament à un autre au sein d'une même famille. Deux patients sur trois connaissent aussi des troubles morphologiques : gros ventre, cou épaissi et bras grêles ou amaigrissement. Cette modification de l'image de soi est difficile à vivre au quotidien. Cela dit, pour la plupart des patients, ces traitements permettent de vivre quasi normalement. La contrainte majeure est qu'il faut suivre le traitement tous les jours et ne pas l'arrêter. C'est un grand bouleversement car chaque prise de médicament vous rappelle que vous êtes malade. Les femmes au coeur de la lutte La Journée mondiale du sida a pour thème : "Femmes et filles, face au VIH et au sida". Désormais, près de la moitié des adultes séropositifs ou malade du sida de la planète sont des femmes (soit 17,6 millions), pointe le rapport annuel de l'Onusida, le Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida. L'épidémie s'est dangeureusement féminisée. Pour l'ONU, on ne gagnera pas la bataille contre le sida, "si on ne met pas les femmes au coeur de la riposte" car elles souffrent d'"un manque chronique de pouvoir". Il s'agit donc de lutter contre les discriminations dont elles sont trop souvent victimes et qui les empêchent d'accéder à l'éducation, aux soins et à l'emploi. Dans nombre de pays, il leur est aussi difficile de refuser des rapports sexuels à risque ou d'exiger le préservatif. (AFP)