Arrestation Quatre marines américains inculpés pour le meurtre de civils irakiens à Haditha Quatre marines américains ont été mis en examen aux Etats-Unis, jeudi 21 décembre, pour le massacre d'au moins vingt-quatre civils irakiens, en novembre 2005, dans le village d'Haditha, a indiqué l'armée américaine. Cette affaire est la bavure présumée la plus importante pour l'armée américaine depuis le début de la nouvelle guerre d'Irak. Quatre autres marines risquent une inculpation. Les quatre premiers soldats ont comparu jeudi devant une cour martiale sur la base militaire de Camp Pendleton en Californie. Le sergent Frank Wuterich, 26 ans, est accusé d'avoir commis personnellement douze meurtres et d'avoir ordonné à des soldats sous ses ordres de tuer six autres personnes. Le sergent Sanick Dela Cruz, 24 ans, est accusé de cinq meurtres, le caporal Justin Sharratt, 21 ans, de trois meurtres et le caporal Stephen Tatum, 25 ans, de deux meurtres et de quatre homicides involontaires. D'autres audiences doivent avoir lieu pour déterminer si ces marines doivent être jugés, aucun d'entre eux n'étant actuellement en détention. Par ailleurs, quatre autres marines, dont deux qui ne se trouvaient pas sur les lieux au moment des faits, devraient également être poursuivis. Ils sont accusés de ne pas avoir fourni un rapport exact des événements, ou de ne pas avoir correctement enquêté après le drame. TROIS HEURES DE TUERIE, SELON L'ACCUSATION Les faits sont survenus le 19 novembre 2005 après qu'une bombe artisanale, placée sur la route d'Haditha, à 250 km au nord-ouest de Bagdad, a tué un marine qui participait à une patrouille. Selon les avocats des soldats, des insurgés cachés dans des maisons ont alors commencé à tirer, et un combat s'est engagé, dans le respect des règles d'ouverture du feu fixées par le haut commandement. Selon l'accusation en revanche, les soldats se sont simplement lancés dans trois heures de tuerie pour venger leur camarade, tuant même les cinq passagers d'un taxi qui s'approchait du quartier, alors qu'il n'y avait pas d'insurgés. Parmi les victimes, dix étaient des femmes ou des enfants, abattus à bout portant. En Irak, certains réclament que les coupables soient jugés dans le pays des victimes. Alors que les photos des sévices infligés à des Irakiens dans la prison d'Abou Ghraïb étaient encore dans toutes les mémoires, le drame avait été révélé par le magazine Time en mars, obligeant l'armée à ouvrir deux enquêtes interne. La première, sur les faits, a abouti à la procédure judiciaire. En revanche les résultats de la seconde, sur les procédures observées par le corps des marines après les décès, n'ont pas encore été rendus publics.