Annonce Pyongyang a procédé au tir de six missilesLa Corée du Nord a procédé, mercredi 5 juillet, au tir de six missiles, dont un engin à longue portée susceptible de frapper les côtes américaines, suscitant une vague de condamnations à Washington, Tokyo et Séoul.Parmi les missiles lancés figurerait un Taepodong-2. Son vol d'essai, d'une portée théorique comprise entre 3 500 et 6 000 kilomètres, capable donc d'atteindre le territoire américain au niveau de l'Alaska, a tourné court au bout de 40 secondes, ont fait savoir des responsables américains.Ces tirs n'ont, au total, pas constitué une menace directe pour les Etats-Unis : tous les missiles sont tombés dans la mer du Japon et le système de défense antimissile "n'a pas été utilisé", selon les militaires américains. Ils ont toutefois suscité une levée de boucliers à travers le monde, en particulier au Japon voisin, qui a demandé et obtenu la tenue d'une réunion, mercredi à 16 heures (heure de Paris), du Conseil de sécurité de l'ONU.TOKYO PROMET DES "MESURES VIGOUREUSES"Le Japon, qui avait déjà été vivement secoué par un tir de missile nord-coréen au-dessus de l'Archipel en 1998, a promis des "mesures vigoureuses". Tokyo va "coopérer avec les Etats-Unis de façon à ce que le Conseil de sécurité prenne les mesures appropriées", a indiqué le porte-parole du gouvernement nippon, Shinzo Abe.Des sanctions pourraient également être décidées unilatéralement par Tokyo dès mercredi, a précisé M. Abe. Première mesure concrète, les autorités nippones ont banni pour six mois l'accès à ses ports à un ferry nord-coréen, lien vital pour l'économie exsangue du régime communiste.L'administration du président George W. Bush, qui a condamné cette "provocation" nord-coréenne, a lancé un processus de consultations diplomatiques intenses. Le secrétaire d'Etat adjoint aux affaires asiatiques, Christopher Hill, devait se rendre dès mercredi dans la région et rencontrer les partenaires des Etats-Unis aux négociations à six – les deux Corées, la Chine, la Russie et le Japon. Le régime nord-coréen refuse depuis novembre de revenir à la table de ces négociations multilatérales, qui tentent depuis près de trois ans d'obtenir de Pyongyang l'abandon de ses programmes nucléaires.
