Annonce Profanation de tombes dans le cimetière juif d'Herrlisheim en Alsace - Dominique de Villepin a dénoncé vendredi après-midi, dans l'enceinte du cimetière juif alsacien où des inscriptions antisémites ont été tracées sur 127 tombes, un acte "contraire à l'esprit même de notre démocratie". "Aujourd'hui je veux que chacun dans notre pays se sente concerné par de tels actes, que chacun à son échelon de responsabilité, ait le souci du respect, de la tolérance, de la lutte contre toute forme de racisme et de xénophobie. De tels actes d'antisémitisme sont contraires à l'esprit même de notre démocratie". C'est par ces mots que Dominique de Villepin a condamné vendredi, à Herrlisheim, la profanation de 127 tombes du cimetière israélite de la ville alsacienne. Le ministre de l'Intérieur s'exprimait, au côté du président du Consistoire israélite du Haut-Rhin Pierre Dreyfus, dans l'enceinte même du cimetière, et faisait face aux inscriptions "Adolf" et "Hitler" qui ont été peintes en rouge sur les piliers du portail d'entrée. La nouvelle de la profanation a été annoncée vendredi à la mi-journée. Outre les inscriptions à l'entrée, des croix gammées et celtiques ont été tracées sur les pierres tombales. Sur une stèle installée à l'entrée du cimetière et sur laquelle est inscrite une prière en hébreu, a été tracée l'inscription "Juden raus" (Les Juifs dehors). La stèle a été également recouverte d'un drapeau allemand portant l'inscription "Ein Reich, Elsass, Sieg für den Führer" (un empire, l'Alsace, victoire au Führer). Un autre drapeau allemand placé entre deux tombes portait le slogan nazi "ein Volk, ein Reich, ein Führer" (un peuple, un empire, un Führer). Raffarin promet une "détermination sans faille" Ces actes, unanimement dénoncés par la classe politique et les responsables de la communauté juive, ont été fermement condamnés par Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin. "J'apprends avec horreur les actes très graves de profanation commis ce matin (vendredi) au cimetière juif d'Herrlisheim, dans le Haut-Rhin", a déclaré Jacques Chirac dans un communiqué dénonçant des "actes abominables et intolérables" qu'il a "solennellement" condamnés. "Le caractère odieux de ces actes doit susciter une réaction d'indignation collective", a souligné Jean-Pierre Raffarin. Jean-Louis Borloo a exprimé son "émotion" au président du CRIF. Le président du Consistoire israélite du Haut-Rhin Pierre Dreyfus s'est déclaré "horrifié", devant de tels actes "moins de 60 ans après la libération des camps de la mort". Le rabbinat de France s'est félicité de la rapidité des réactions du président de la République et du gouvernement. La fédération protestante s'est dite pour sa part "scandalisée". Au cours des dernières semaines, les incidents et inscriptions à caractère raciste se sont multipliés à Strasbourg et dans ses environs: croix gammées et inscription "mort aux Arabes" sur un magasin d'alimentation tenu par un musulman, mosquées dégradées par des croix gammées et des tags racistes, entreprise de pompes funèbres musulmane profanée. Cette profanation intervient 48 heures après une vive polémique qui a opposé mercredi à l'Assemblée nationale Nicolas Sarkozy aux députés socialistes quand le ministre des Finances avait accusé le gouvernement de Lionel Jospin d'avoir "fait croire aux Etats-Unis que la France était un pays antisémite".