Kidnapping Proche-Orient : "Aucune nouvelle" de Mohamed Ouathi Le preneur de son de France 3 a été enlevé le 14 août à Gaza par trois hommes armés. Le rapt a eu lieu peu avant le coup d'envoi du retrait israélien, évènement couvert par des milliers de journalistes. Il n'a pas encore été revendiqué. Le directeur délégué à l'information de France 3, Hervé Brusini, se rendra lundi à Gaza. "Vous devez être confiants car en Palestine, on aime la France et on est d'autant plus de tout cœur avec un Français d'origine algérienne qui est proche des Palestiniens". Les paroles de Leila Shahid, déléguée générale de la Palestine en France, se veulent rassurantes. La représentante de l'autorité palestinienne a appelé samedi la famille de Mohammed Ouathi, le preneur de son de France 3 enlevé le 14 août à Gaza. "Plusieurs personnes ont été kidnappées en Palestine, mais toutes ont été libérées saines et sauves", a-t-elle dit. "Ce coup de fil me redonne espoir, a déclaré Rékia l'une de ses sœurs. Mais tant qu'il n'est pas libéré, je reste très très inquiète." Mohammed Ouathi, 46 ans, a été enlevé près de son hôtel par trois hommes armés agissant à visage découvert, qui l'ont emmené à bord d'une voiture vers une destination inconnue. Le rapt a eu lieu peu avant le coup d'envoi du retrait israélien, évènement couvert par des milliers de journalistes. Les trois autres membres de l'équipe de France 3 à laquelle il appartenait ont réussi à échapper aux ravisseurs. "Un homme de paix" Sept jours après, il n'y a toujours pas de revendication. Vendredi, Rekia Ouathi elle a lancé dans le journal télévisé de la chaîne, un appel pour la libération de son frère. "Je vous demande de libérer Mohammed, un homme de contact, un homme de paix. Libérez-le maintenant, au plus vite (…) On a énormément besoin de toi Mohammed", a-t-elle déclaré, très émue. Pour Gwenaëlle Lenoir, journaliste à France 3 qui était avec Mohamed Ouathi lors de son enlèvement, la situation était "inacceptable". "C'est un signe d'un chaos sécuritaire grandissant". "Nous n'avons aucune nouvelle", a-t-elle ajouté, soulignant que son équipe était en contact permanent avec les responsables palestiniens qui disent n'avoir aucune information. "On est très inquiets car l'affaire est totalement inhabituelle, aucune revendication, pas de demandes", a-t-elle dit. RSF inquiète Jeudi, le ministère de l'Intérieur palestinien a affirmé que les ravisseurs ne s'étaient "pas fait connaître et n'avaient pas dit leurs motivations". Les différentes organisations palestiniennes ont dénoncé ce rapt, de même que le dirigeant Mahmoud Abbas. Vendredi, l'association de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) s'est déclarée "inquiète" du sort du preneur son. "Notre inquiétude ne cesse de croître depuis l'enlèvement", a déclaré RSF dans un communiqué. Preneur de son à la rédaction nationale de France 3 depuis 1994, envoyé spécial en Irak en 2004, Mohammed Ouathi "parle l'arabe et avait récemment pris des cours d'arabe littéraire très utile sur le terrain irakien", a indiqué la chaîne. Hervé Brusini se rendra lundi à Gaza Le directeur délégué à l'information de France 3, Hervé Brusini, se rendra lundi à Gaza. "Avec Alain Rodier, adjoint au chef du service Europe/Monde de la rédaction nationale de France 3, déjà sur place depuis plusieurs jours, il poursuivra le travail de contact auprès des autorités palestiniennes pour oeuvrer à la libération de Mohammed Ouathi", a indiqué la chaîne dans un communiqué. Le groupe de soutien créé par la chaîne après l'enlèvement de Mohammed Ouathi s'est réuni dimanche "comme chaque jour" depuis lundi, a souligné France 3 dans son communiqué.