Élection Présidentielle mexicaine : les deux candidats proclament leur victoire Le candidat de gauche Andres Manuel Lopez Obrador a affirmé lundi 3 juillet avoir gagné l'élection présidentielle de dimanche au Mexique, quelques minutes après l'annonce par l'autorité électorale du renvoi des résultats à mercredi. "Selon nos chiffres, nous avons gagné la présidentielle avec au moins 500 000 voix d'avance", a-t-il assuré devant le candidat du Parti de la révolution démocratique. Dans la foulée, son rival de droite, Felipe Calderon, du Parti d'action nationale, s'est lui aussi proclamé vainqueur. Plus de 71 millions de Mexicains étaient appelés dimanche à élire leur président pour six ans pour succéder au conservateur Vicente Fox, qui ne pouvait pas se présenter de nouveau. PAS DE RÉSULTATS AVANT MERCREDI Il arrive au Mexique ce que beaucoup prévoyaient, voire redoutaient. Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, l'Institut fédéral électoral a annoncé que la présidentielle n'avait pas donné de résultat clair : "La marge de différence entre le premier et le deuxième est très étroite, il n'est pas possible d'annoncer le candidat vainqueur", a déclaré à la télévision le président de l'IFE, Luis Ugalde. Comme il l'avait annoncé, l'IFE a repoussé l'annonce des résultats officiels à mercredi parce que l'écart entre les deux premiers candidats est inférieur à 1 %. Dès 20 h 15, le Parti révolutionnaire institutionnel du candidat Roberto Madrazo avait estimé qu'il faudrait attendre le comptage manuel de mercredi pour connaître le vainqueur, en précisant qu'il ne se donnait pas battu. Andres Manuel Lopez Obrador a estimé que sa victoire était "irréversible", mais a pourtant précisé qu'il respecterait la décision de l'Institut fédéral électoral. Malgré l'incertitude, la commission électorale s'est félicitée que le scrutin se soit déroulé de manière "exemplaire" et s'attend à une abstention de 40 %. UN NOUVEAU VIRAGE À GAUCHE ? Il faudra donc attendre mercredi pour savoir si le Mexique devient le nouveau pays d'Amérique latine gouverné à gauche, aux côtés du Brésil, de l'Argentine, du Venezuela, de la Bolivie, de l'Uruguay et de Cuba. M. Lopez Obrador, 52 ans, s'est présenté comme un candidat de rupture, en promettant de mettre fin aux privilèges des nantis, de diminuer les salaires des hauts fonctionnaires et de relancer l'économie par une politique de grands travaux publics. Le candidat du parti au pouvoir, Felipe Calderon, 43 ans, plaide pour "un changement, dans la continuité" de son prédécesseur, qui a lancé un processus de démocratisation et mené une politique économique soutenue par les milieux d'affaires mais génératrice d'inégalités. Le futur président du Mexique prendra ses fonctions le 1er décembre, et son principal défi sera la lutte contre la pauvreté et la violence, au cœur des préoccupations des 103 millions de Mexicains. Dans tous les cas, le pays ne devrait pas se rapprocher davantage des Etats-Unis, quoique M. Lopez Obrador affirme de façon plus virulente que le Mexique ne doit "être le laquais de personne".