Élection Près de 80 % des électeurs algériens ont participé au référendumLes Algériens ont participé massivement, jeudi 29 septembre, au référendum sur un projet de charte présidentielle "pour la paix et la réconciliation", selon le ministre de l'intérieur algérien, Yazid Zerhouni, qui a annoncé un taux de participation quasi définitif de 79,49 % dans la soirée, à la télévision publique. Les résultats du scrutin sont attendus en milieu de journée, ce vendredi, mais l'issue ne fait pas de doute au vu des sondages, qui donnent une large majorité pour le "oui". Selon le ministre de l'intérieur, "les villes touchées par le terrorisme ont enregistré des participations record. Alger, qui habituellement vote faiblement, a enregistré une participation de 71,83 %, qui constitue un record pour la capitale comparativement à toutes les autres consultations". Les plus faibles taux de participation ont été enregistrés à Tizi Ouzou (110 km à l'est d'Alger) (11,40 %) et à Béjaïa (260 km à l'est d'Alger) (11,55 %), les deux principales villes de Kabylie.INCIDENTS EN KABYLIELe scrutin s'est déroulé dans de bonnes conditions, hormis dans 12 à 15 communes des départements de Tizi Ouzou et de Béjaïa, où "des gens ont tenté de perturber le vote", a déclaré M. Zerhouni. Les correspondants de presse avaient plus tôt fait état de ces incidents en Kabylie. Des jeunes ont saccagé les urnes des quatre centres de vote de la localité d'El Asnam, près de Bouira, et jeté les bulletins sur la voie publique. Dans la région de Bejaïa, des urnes ont été saccagées et des bulletins de vote détruits à Amizour et à El Kseur, où des heurts ont opposé les forces de l'ordre à des manifestants qui lançaient des pierres contre le siège de la daïra (sous-préfecture).Les deux principaux partis d'opposition, le Front des forces socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), fortement implantés en Kabylie, ont appelé au boycottage de la consultation. Les aârchs (tribus kabyles) ont, pour leur part, appelé à une grève générale, jeudi, pour protester contre le refus d'Abdelaziz Bouteflika de faire du tamazight (berbère) une langue officielle. Plusieurs quotidiens indépendants ont, de leur côté, déploré l'interdiction de tout débat libre sur le sujet, tant les médias publics font ouvertement campagne en faveur du "oui". Les associations représentant les familles des disparus craignent de voir leurs espoirs d'obtenir justice anéantis par le mot d'ordre de la réconciliation. Les organisations de défense des droits de l'homme dénoncent, pour leur part, un texte qui disculpe les forces de sécurité, pourtant soupçonnées d'avoir joué un rôle important dans certaines des 6 000 disparitions. La charte est censée mettre fin à la crise et aux violences politiques qui ont fait, depuis 1992, plus de 150 000 morts et des milliers de disparus. Les quelque 40 000 bureaux de vote, qui ont ouvert leurs portes à 8 heures, les ont fermées à 19 heures. Mais 19 des 48 walis (préfets) ont exercé leur droit de retarder cette fermeture d'une heure dans les grandes villes.
