Nomination premier-Ministre : Un ancien homme d'affaires devient premier ministre en Hongrie Ancien dirigeant des Jeunesses communistes, Ferenc Gyurcsany a amassé une fortune évaluée à 14 millions d'euros à la faveur de la privatisation de l'économie hongroise dans les années 1990. Il est qualifié par certains de "socialiste de salon".Le socialiste Ferenc Gyurcsany, 43 ans, a été nommé, lundi 27 septembre, premier ministre par le président hongrois, Ferenc Madl, qui l'a chargé de former un nouveau gouvernement. Cet ancien dirigeant des Jeunesses communistes devenu millionnaire dans le secteur privé succède à Peter Medgyessy, qui avait démissionné en août. Sa nomination doit encore être formellement approuvée par le Parlement, dominé par une coalition formée par le Parti socialiste (MSZP) et le Parti libéral (SZDSZ), partenaire minoritaire. Ancien ministre des sports dans le gouvernement sortant, M. Gyurcsany a été plébiscité par un congrès extraordinaire du MSZP tenu en août. Il dirige de facto le cabinet depuis la démission de M. Medgyessy, le 25 août.Dans le discours de politique générale qu'il devait prononcer mardi après-midi devant le Parlement, et diffusé sur le site Internet du gouvernement, M. Gyurcsany estime que son pays est "libre mais injuste". "Nous voulons mettre un terme à la situation où les impôts profitent aux mieux lotis", affirme-t-il. Mais le nouveau chef du gouvernement hongrois, qui s'est récemment engagé à "donner plus de chances aux plus défavorisés et plus de responsabilités aux plus compétents", promet également de suivre une politique fiscale responsable.POLITIQUE DE RIGUEURIl a ainsi estimé que la Hongrie devait ramener d'ici à 2008 le déficit de ses finances publiques à l'équivalent de 3 % du produit intérieur brut (PIB) si elle voulait entrer dans la zone euro en 2010. Le déficit budgétaire hongrois devrait se situer entre 5 et 5,3 % du PIB en 2004, selon les dernières prévisions révisées à la hausse par le gouvernement. M. Gyurcsany a ainsi averti qu'il supprimerait des emplois dans la fonction publique pour réduire le train de vie de l'Etat.Récemment, il avait annoncé vouloir augmenter les taxes sur les sociétés financières et réduire les impôts de la classe moyenne. Il s'était également engagé à "réformer en profondeur" d'ici aux législatives de 2006 son parti, malmené aux élections européennes de juin.Ancien dirigeant des Jeunesses communistes, M. Gyurcsany a amassé une fortune évaluée à 14 millions d'euros à la faveur de la privatisation de l'économie hongroise dans les années 1990. Il est qualifié par certains de "socialiste de salon".Son ascension fulgurante en politique a débuté en 2002, date à laquelle il était devenu conseiller de M. Medgyessy. Le nouveau chef du gouvernement hongrois avait alors fait son retour en politique après avoir fait fortune à la faveur de "l'accumulation primitive", lorsque l'Etat hongrois bradait les biens nationaux.En 1992, il avait monté une société immobilière, Altus, spécialisée dans la reprise d'entreprises en faillite et était devenu millionnaire. Nommé ministre des sports en 2003, il a notamment réformé le système de financement des sports dans son pays. Svelte, élégant, aimant s'habiller à la dernière mode, le nouveau premier ministre est père de quatre enfants.
