Annonce Poussée des extrêmes dans l'est de l'Allemagne L'extrême droite allemande a enregistré une forte poussée lors des scrutins régionaux dans les Länder de Brandebourg et de Saxe. Ces élections se déroulaient dans un contexte de malaise et de mécontentement face à la politique sociale de Gerhard Schröder. Les électeurs est-allemands ont sanctionné les grands partis, le SPD du chancelier Gerhard Schroeder et l'opposition chrétienne-démocrate (CDU), lors d'élections régionales en Saxe et dans le Brandebourg dont ont profité les néo-communistes et l'extrême droite.Dans un contexte de grogne populaire contre les réformes sociales cosignées par le gouvernement fédéral et la CDU, le PDS héritier de l'ancien PC est-allemand s'impose comme la deuxième force politique dans les deux régions, tandis que les néo-nazis du Parti national-démocrate (NDP) franchissent en Saxe largement le seuil des 5% nécessaires pour siéger dans un parlement (entre 9 et 9,5% des suffrages, selon de premières estimations), une performance qu'ils n'avaient plus renouvelée depuis 1968.Dans le Brandebourg, le parti xénophobe Union du Peuple allemand (DVU) parvient lui aussi à dépasser les 5%, obtenant entre 6,5% et 6,6 % des suffrages, soit une progression d'un point par rapport à son score de 1999.Les électeurs de Saxe ont infligé au SPD un nouveau plancher historique (environ 9,3 des suffrages, contre 10,7% en 1999), probablement moins que le NPD.Dans le Brandebourg, le SPD, s'il recule, reste la première force politique avec 31,7% des voix (39,3 en 1999), ce qui permettra à son candidat, le chef du gouvernement sortant Matthias Platzeck, de reconduire la "grande coalition" avec la CDU, qui encaisse un recul de 7,2 points par rapport aux 26,5% réalisés en 1999.La CDU enregistre son plus fort recul électoral en Saxe, où elle régnait sans partage depuis 1990: entre 14 et 15 points de chute par rapport aux 56,9% de 1999. Ce qui contraint sa tête de liste, le chef du gouvernement régional sortant Georg Milbradt, à se chercher un partenaire pour rester au pouvoir : probablement le FDP, qui réussit à dépasser le seuil des 5%, une performance qu'il n'avait pas réussi aux dernières élections. Une autre solution pourrait être une grande coalition avec le SPD.Le scrutin clôt une campagne électorale marquée par six semaines de manifestations contre la réforme "Hartz IV" du marché du travail, qui prévoit notamment l'alignement des allocations de chômage de longue durée sur l'aide sociale, une mesure qui suscite beaucoup d'inquiétude en Allemagne de l'est où le chômage est deux fois plus fort qu'à l'ouest.
