Visite Pour la première fois depuis 1989, un premier ministre indien rencontre des séparatistes cachemirisLe premier ministre indien, Manmohan Singh, rencontrait, lundi 5 septembre à New Delhi, une délégation de cinq dirigeants modérés de la plus grande alliance de partis politiques séparatistes au Cachemire indien, la Hurriyat. Cette entrevue fait de M. Singh le premier chef de gouvernement de l'Inde à engager un tel dialogue depuis le début de l'insurrection dans le territoire himalayen, en 1989. Cette rencontre vise à avancer dans la voie de la négociation et de l'arrêt des violences entre l'Inde et le Pakistan, qui sont entrés trois fois en guerre depuis la partition de 1947, dont deux fois à propos du Cachemire, territoire que les deux pays revendiquent et dont ils contrôlent chacun une partie. Selon un communiqué du cabinet de M. Singh, publié deux heures après le début des discussions,"le premier ministre a dit que s'il y avait un arrêt de la violence et des infiltrations [de rebelles], les conditions seront créées pour la réduction des forces armées" au Cachemire indien. Cette embellie politique ne convient pas à la branche radicale des séparatistes, soutenue par les rebelles et le Pakistan, qui a rejeté tout dialogue avec le pouvoir central. Son chef Syed Ali Geelani a déclaré, lundi, que la délégation de modérés qui discute avec M. Singh "n'a aucune nature représentative". "Nous ne permettrons à personne de saboter notre mouvement", a-t-il également prévenu. Une partie des séparatistes modérés souhaite l'indépendance du Cachemire indien alors que les radicaux veulent le rattacher au Pakistan.HARMONIE, PAIX ET TRANQUILLITÉ Le but de cette rencontre est de donner un "sentiment d'harmonie, de paix et de tranquillité au peuple du Jammu-et-Cachemire [partie du Cachemire sous contrôle indien] qui souffre depuis longtemps", a déclaré M. Singh ce week-end. De son côté, le chef des modérés de la Hurriyat, Mirwaiz Umar Farooq, a souhaité l'établissement d'une "feuille de route" pour le règlement du conflit. Il a notamment évoqué la libération de "prisonniers politiques" et une réduction de la présence militaire fédérale sur le territoire majoritairement musulman dans un pays essentiellement hindou. Des soldats en nombre indéterminé avaient quitté le Cachemire indien en novembre mais, selon les analystes, il y en aurait 400 000 actuellement.Même si la portée de la réunion de lundi est surtout symbolique, elle n'en n'est pas moins grande à dix jours d'une rencontre, à New York, entre M. Singh et le président pakistanais, le général Pervez Mousharraf.
