Anniversaire pour fêter l'anniversaire de son émission, Jean-Luc Delarue invite les téléspectateurs dans les coulisses France 2/ «Ça se discute» depuis 10 ans Ramassis de bavardages impudiques et vulgaires pour les uns, confessionnal cathodique d'intérêt public pour les autres, toujours est-il qu'il n'y a pas eu de blancs pour «Ça se discute» qui, pérenne dans la grille de France 2 depuis dix ans, fête ce soir cette décennie d'existence. Un anniversaire dont la date réelle est le 12 septembre mais qui est célébré aujourd'hui pour clore la saison, avant la trêve de l'été. L'émission serait a priori reconduite à la rentrée, bien que rien n'ait été encore officiellement signé. A l'inverse de tant d'autres, l'équipe de Jean-Luc Delarue n'est pas tombée dans le travers et la facilité du best of pour souffler ces dix bougies. Après la diffusion d'un «Ça se discute» classique, intitulé «Sommes-nous tous menacés par la folie ?», les téléspectateurs auront l'occasion de découvrir l'émission côté coulisses au fil d'un documentaire au titre clin d'oeil, «Ça se discute, derrière l'oreillette». Ils verront ainsi comment se fabrique l'émission, depuis la recherche des témoins jusqu'à leur accueil en plateau, du tournage des reportages jusqu'à leur montage, du choix des thèmes jusqu'aux débats et cas de conscience sur ce qu'il est bien de faire ou non, comment les traiter, etc. L'occasion aussi de découvrir les visages et le travail de toute l'équipe, constituée de 14 journalistes et 4 rédacteurs en chef, de revenir sur les débuts de l'émission et de voir toutes les étapes de son évolution, d'apprendre des anecdotes, de revoir les témoignages forts qui ont marqué ces dix années et, ainsi, d'aller et venir entre émotion, humour, débordements et autres imprévus. Rythmé, le documentaire répond à bien des curiosités, la plus grande d'entre elles étant «mais qu'est-ce qu'on dit dans l'oreillette de Jean-Luc Delarue ?». Une question tellement récurrente qu'elle a presque, à elle seule, décidé l'équipe à faire ce documentaire. «On me la pose environ quinze fois par semaine depuis dix ans !, s'amuse Gilles Bornstein, le directeur de la rédaction de «Ça se discute» qui est aussi «la voix» des reportages. Après quoi viennent systématiquement deux autres interrogations : Comment sont les témoins et est-ce que Jean-Luc Delarue est sympa ? Nous nous sommes donc dit que cet anniversaire était l'occasion de répondre à la curiosité du public, ce qui coïncidait avec la demande de France 2 de montrer comment l'émission fonctionnait.» Si l'attente est telle, pourquoi alors programmer «Derrière l'oreillette» à une heure si tardive (une heure du matin) ? Pourquoi ne pas l'avoir mise à la place du «Ça se discute» classique qui précède ? «Les coulisses sont toujours intéressantes, pour autant, je ne suis pas sûr que notre petite cuisine interne soit si passionnante qu'elle puisse faire l'objet d'une seconde partie de soirée, pondère Gilles Bornstein. Cela aurait même été assez immodeste et fanfaron de notre part.» Un profil bas sans doute adopté pour estomper le côté un peu autopromotion du documentaire. Sans dire qu'il est à la gloire de l'émission, il prend parfois des airs de bilan d'autosatisfaction. La grande humanité de «Ça se discute», le suivi des témoins au-delà de l'écran, son énorme travail et investissement, la pureté de sa déontologie, sa philanthropie, son rôle de bienfaiteur, presque de thérapeute qui vient libérer la parole... Autant de qualités qui ressortent et qui ponctuent l'ensemble de «Derrière l'oreillette». «Je n'ai aucun mal à vous concéder que cette émission est relativement consensuelle, admet Gilles Bornstein. Évidemment, on peut dire que nous n'avons pas interrogé des témoins mécontents de leur passage chez nous ou évoqué des cas qui se sont mal passés mais, si je ne nie pas qu'il en existe bien sûr, il y en a proportionnellement tellement peu que cela n'aurait rien représenté de significatif, et donc d'intéressant dans notre propos.» Discutable.