Annonce Pour Fabius, la Constitution doit être renégociéeInvité du journal de TF1, le numéro 2 du PS a prôné trois modifications à la Constitution européenne. Il a par ailleurs refusé de se poser en chef du "non" à la Constitution européenne face au chef du "oui" qui "en France est le chef de l'Etat". Pour aller plus loin Laurent Fabius défend le "non" à la Constitution (08/05/2005)Le numéro deux du Parti socialiste Laurent Fabius, partisan du non à la Constitution européenne, a assuré dimanche sur TF1 que le traité constitutionnel était renégociable et il a prôné trois modifications. "Oui, il faut le renégocier. C'est d'ailleurs écrit noir sur blanc page 186", a déclaré Laurent Fabius, rappelant que le texte prévoit que faute d'être adopté dans les deux ans par tous les pays européens, il peut être examiné à nouveau par les chefs d'Etat et de gouvernement. Il a qualifié cette hypothèse de "probable".Selon Laurent Fabius, "l'inconvénient principal (du traité), c'est le décrochage de la situation sociale et économique des Français et le cadenassage. Il faut faire au moins trois modifications: enlever (...) ce qui opère ce décrochage (..), deuxièment rendons cette Constitution révisable comme toutes les Constitutions du monde et faisons en sorte que l'Allemagne, la France, l'Espagne, bref ceux qui veulent avancer plus vite que les autres puissent le faire".Risque de décrochageLaurent Fabius a souligné "l'énorme hétérogéneité des situations" sociales en Europe. Il a cité la Pologne où le salaire minimum est six fois moindre que le français. "A partir du moment où on dit que la seule règle c'est la concurrence entre tous ces pays, alors il y a un risque terrible d'avoir une baisse de nos salaires, une baisse de nos protections sociales, une baisse de nos pensions", a-t-il assuré, mettant en garde contre le "risque d'un décrochage de la situation économique et sociale des Français".En réponse au président Jacques Chirac, qui avait jugé mardi dernier sur France 2 qu'"on ne peut pas dire 'je suis européen' et 'je vote non'", Laurent Fabius a assuré qu'"il y a des dizaines de millions de Françaises et Français qui sont comme moi fondamentalement pro-européens et qui s'apprêtent à voter non". Il a par ailleurs refusé de se poser en chef du "non" à la Constitution européenne face au chef du "oui" qui "en France est le chef de l'Etat". Et de réitérer sa proposition de débattre sur la Constitution avec le chef de l'Etat qu'il a de nouveau qualifié de "chef du oui en France"."Fabius veut être perçu comme le chef du non"Le porte-parole du PS, Julien Dray, a déclaré au Parisien/Aujourd'hui à paraître lundi ne pas croire "au danger d'une scission" au sein de son parti après le référendum du 29 mai et estime qu'il y a "une stratégie présidentielle" chez Laurent Fabius qui "veut être perçu comme le chef du non". "Quel que soit le résultat du référendum il faudra tirer toutes les conséquences de ce qui s'est passé. Mais je ne crois pas au danger d'une scission", explique-t-il. Evoquant les déclarations de Laurent Fabius dimanche soir à TF1, il a estimé qu'en "désignant Jacques Chirac comme le chef du oui, Fabius veut être perçu comme le chef du non". "Il s'agit d'une tentative d'OPA sur le camp des opposants à la Constitution. C'est aussi la confirmation qu'au-delà de ses convictions sur le traité qui sont respectables, il y a chez Fabius une stratégie présidentielle", affirme le député de l'Essonne.
