Annonce Polynésie : l'élection du président reportée à jeudi faute de quorum Une partie des représentants du Tahoeraa, parti de Gaston Flosse (UMP), renversé par une motion de censure le 18 février, était absente lundi de l'Assemblée, retardant l'élection du président de Polynésie, qui aura lieu jeudi, conformément à la loi, quel que soit le nombre des représentants à l'Assemblée territoriale présents. L'élection du président de Polynésie française, pour laquelle l'indépendantiste Oscar Temaru est le grand favori, a dû être repoussée à jeudi 3 mars, le quorum n'ayant pas été atteint lundi 28 février au sein de l'Assemblée de Polynésie, qui procède à cette élection, du fait de l'absence des amis de Gaston Flosse. Une partie des représentants du Tahoeraa, parti de Gaston Flosse (UMP), renversé par une motion de censure le 18 février mais qui reste en fonction jusqu'à l'élection d'un nouveau président, étaient en effet absents, sous le prétexte de l'inauguration de nouveaux équipements dans l'archipel des Tuamotu. Seuls 31 représentants à l'Assemblée (sur 57) étaient présents, alors que l'Assemblée ne peut valablement procéder à l'élection que si les 3/5e de ses membres sont présents, soit 35 membres. La loi prévoit que si cette condition n'est pas remplie, la réunion se tient de plein droit trois jours plus tard, quel que soit le nombre des représentants à l'Assemblée présents. Un "second tour" sera donc organisé jeudi à 9 heures (soit 20 heures, heure de Paris). L'élection se fera à la majorité relative, et M. Temaru devrait alors être élu sans problème. Tout en poursuivant "son idéal d'indépendance", le futur président juge que "le temps n'est pas encore venu". En arrivant dans l'hémicycle, les trente et un élus présents portaient tous des colliers de fleurs : les 29 représentants de la coalition Union pour la démocratie (UPLD), menée par M. Temaru, ainsi que les deux autonomistes, Nicole Bouteau et Philippe Schyle. Le président de l'Assemblée, Hiro Tefarere (indépendantiste), a regretté que l'élection n'ait pas pu se tenir, ironisant : "Les représentants de l'opposition ont choisi d'aller faire de futiles inaugurations !" Dans le public, quelques partisans de M. Flosse ont été abondamment conspués. COMPORTEMENT "LAMENTABLE" Interrogé, M. Temaru a condamné un comportement "lamentable et enfantin" du Tahoeraa. Ses élus "donnent la preuve qu'ils ne veulent pas respecter l'alternance", a-t-il dit, ajoutant : "Même si mon parti a parfois choisi de ne pas participer à des votes, jamais il n'a été absent d'une assemblée aussi importante." Selon les observateurs, de "nets progrès" ont été accomplis depuis l'année dernière par les indépendantistes dans l'organisation des travaux de l'Assemblée. Le président Tefarere brigue un nouveau mandat. L'Assemblée a été largement renouvelée lors du scrutin partiel du 13 février, organisé dans la seule circonscription des Iles-du-Vent (Tahiti et Moorea) qui compte 37 sièges. La coalition d'autonomistes et indépendantistes (UPLD), menée par M. Temaru, est maintenant majoritaire dans dix communes sur treize, dont Papeete, ce qui démontre, selon M. Temaru, "la volonté de changement manifestée par le peuple polynésien". Elu président le 14 juin 2004, M. Temaru avait été renversé le 9 octobre suivant par une motion de censure, déposée par M. Flosse. Vieil ami du président Jacques Chirac, ce dernier avait ainsi tenté de reprendre le pouvoir, malgré son revers aux élections territoriales du 23 mai qui lui avait fait perdre la présidence. De retour aux affaires le 22 octobre, "Gaston", comme on l'appelle dans l'archipel, avait été à son tour battu le 18 février dernier par une motion de censure déposée par Oscar Temaru. Ce dernier a confirmé lundi qu'il formerait un nouveau gouvernement "dans les heures" qui suivront son élection, jeudi.