Annonce Plus de 1.000 spécialistes "s'exilent" à Barcelone Plusieurs syndicats de médecins spécialistes ferment leurs cabinets ou réduisent leur activité au cours de la semaine. 1.111 d'entre eux s'exilent même symboliquement en Espagne. Les explications du docteur Bernard Cristalli. Ils sont 1.111 médecins libéraux spécialistes à prendre la route lundi pour Barcelone. Un "exil symbolique" de trois jours en Espagne tandis que 5.000 autres confrères ferment leur cabinet jusqu'à dimanche, que plus de 160 cliniques privées "se mettent en sommeil" et que 700 anesthésistes laissent leur blouse blanche au vestiaire. L'opération, baptisée "la France sans spécialistes", est organisée par la Cnamlib (Conférence nationale des associations de médecins libéraux) (1). "La santé en danger""Les tarifs de la Sécu n'ont pas été revalorisés depuis dix ans", explique à tf1.fr le docteur Bernard Cristalli, l'un des portes-paroles de la Cnamlib. "Les médecins du secteur 1 (respectant les tarifs fixés par la Sécurité sociale, NDLR) sont donc obligés de rogner sur leurs revenus. Comment peuvent-ils vivre et continuer d'améliorer leur outil de travail, d'investir dans du matériel de plus en plus cher ?", poursuit le médecin en insistant sur "l'impossibilité de délivrer des soins en dessous d'un optimum pour des raisons éthiques évidentes". Et de déclarer : "la santé des patients est en danger grâce, je dis bien grâce, à Philippe Douste-Blazy et Jacques Chirac".Autre sujet de mécontentement : "la réforme de l'assurance maladie (Art. 23) [qui] renforce le pouvoir de sanction des caisses nationales d'assurance maladie (Cnam) sur les médecins spécialistes". Les amendes peuvent "aller jusqu'à 9000 €, pour tout acte ou prescription pris en charge par l'assurance maladie". Les Cnam ont "le droit de saisie sur les comptes bancaires des médecins en cas de non paiement des pénalités", souligne la Cnamlib. "En cas de litige entre une médecin et la Cnam, la commission chargée de trancher est constituée de membres de la Sécu : on ne peut pas être juge et partie", s'insurge le docteur Cristalli.Débats en CatalogneLundi, 1.111 spécialistes — un chiffre symbolique pour des médecins de secteur 1 — rejoignent Barcelone. Avant le départ, une manifestation est prévue lundi à Toulouse, avec un dépôt de gerbe devant l'ancienne mairie du ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy. Dans la cité catalane, les médecins participeront notamment à des débats sur la situation des spécialistes dans les autres pays de l'Union européenne, avant de s'interroger sur la création d'une nouvelle structure syndicale. Des recruteurs étrangers expliqueront même les démarches à suivre pour exercer hors de France.Philippe Douste-Blazy s'est, quant à lui, déclaré lundi "persuadé" que les médecins libéraux spécialistes et l'assurance-maladie "trouveront très vite un accord pour le bien de toute la population française". Les négociations en cours, qui visent à préparer la mise en oeuvre de la réforme de la Sécu, achoppent sur la question des dépassements d'honoraires des spécialistes.
