Arrestation Phineas" sous les verrous L'homme soupçonné d'avoir profané le cimetière juif de Lyon va faire l'objet d'une information judiciaire pour "dégradations volontaires aggravées dans un lieu de culte" et "tentative de meurtre aggravée par un motif racial". Michaël Tronchon, l'homme qui signait ses méfaits du nom "Phinéas", est sous les verrous. Une information judiciaire va être ouverte contre lui pour "dégradations volontaires aggravées commises dans un lieu de culte" et "tentative de meurtre aggravée par un motif racial", a annoncé lundi à Lyon le procureur Xavier Richaud. L'homme né en 1980 est soupçonné de la profanation du cimetière juif de Lyon, ainsi que d'une agression à la hachette à Villeurbanne contre une personne d'origine maghrébine. "Nous avons la preuve par rapport à des éléments matériels et objectifs - la hachette a été retrouvée sur lui - que c'est bien lui qui a commis les deux agressions", a assuré le procureur qui a indiqué que le suspect serait présenté au juge d'instruction lundi dans la soirée. Il encourt la perpétuité. L'homme était en garde en vue depuis dimanche à Lyon après s'être spontanément présenté samedi soir dans un commissariat parisien sous le nom de "Phineas" et en possession d'une autre hache."Plutôt déséquilibré" ?Sans emploi depuis une semaine, cet habitant de Villeurbanne ne serait pas sympathisant d'un groupe d'extrême droite et aurait agi seul, pour des motifs encore obscurs. Selon un enquêteur, il s'agirait de quelqu'un de "plutôt déséquilibré". Un qualificatif que récuse le procureur qui désigne le jeune homme comme quelqu'un de "méthodique, structuré, et se déclarant ouvertement et viscéralement anti-arabe". Une expertise psychiatrique sera probablement diligentée. Tronchon aurait expliqué aux enquêteurs que ses actes étaient inspirés par un reportage présentant les nouveaux groupes néo-nazis américain, dont Phineas Priesthood, du nom d'un personnage juif biblique adepte de la justice expéditive. Manifestement fasciné par les médias, le jeune homme aurait ainsi envoyé un morceau de stèle au journal Le Parisien et une lettre au journal Le Progrès. Les enquêteurs expliquent d'ailleurs sa reddition par sa volonté de faire à nouveau parler de lui.Depuis vendredi, la justice avait établi avec certitude la corrélation entre la profanation du cimetière et l'agression à la hachette d'un homme d'origine maghrébine: l'ADN de la victime avait été retrouvé sur la hachette abandonnée sur une des tombes profanées. L'agression avait été revendiquée par téléphone à la police par un individu se présentant comme "Phineas". Cette même inscription avait été retrouvée tracée à la peinture noire sur plusieurs des quelque 60 tombes profanées.
