Crise Philippines: 50 morts en trois jours lors d'affrontements entre rebelles et militaires JOLO (AFP) - Les affrontements qui opposent depuis lundi l'armée à des rebelles musulmans sur l'île de Jolo, dans le sud des Philippines, ont fait une cinquantaine de morts au moins, a-t-on appris mercredi de source militaire. Au moins 20 soldats ont été tués et 38 blessés, tandis qu'une trentaine de rebelles musulmans ont trouvé la mort, a indiqué le général de brigade Agustin Dema-ala, qui commande les opérations sur l'île. Les combats se sont déclenchés lundi à l'aube quand au moins quatre cents fidèles du leader séparatiste musulman Nur Misuari, détenu près de Manille, ont pris d'assaut plusieurs détachements militaires de Jolo. Selon l'armée, les rebelles auraient cru être la cible d'une importante opération militaire lancée contre les islamistes de l'organisation Abou Sayyaf, réputée pour ses enlèvements avec demande de rançon. Les militaires soupçonnent certains membres d'Abou Sayyaf, accusé de liens avec al-Qaïda, de soutenir les séparatistes de Misuari. Au moins deux bataillons ont été dépêchés en renfort mardi soir à Jolo tandis que les combats se concentraient dans la ville côtière de Panamao. Deux avions de combat OV-10 ont bombardé des positions rebelles. L'armée a exclu toute négociation avec les insurgés, mais des émissaires du gouvernement musulman autonome régional, qui inclut l'île de Jolo, tenaient mercredi une réunion avec des militaires dans la ville méridionale de Zamboanga. Aucun détail n'a filtré sur la teneur de la rencontre. L'armée a placé un cordon de sécurité autour de la ville de Jolo, capitale de l'île éponyme, afin d'empêcher les rebelles d'y pénétrer, tandis que de nombreux habitants fuyaient la ville. Selon l'armée, les fidèles de Misuari réclament le transfèrement de leur leader dans un centre pénitentiaire près de Jolo. Nur Misuari, ancien chef du Front Moro islamique de libération (MILF), qui lutte pour l'autonomie du sud des Philippines, avait signé un traité de paix en 1995 puis était devenu gouverneur de la région autonome musulmane du sud. Il avait été limogé en 2001, tentant alors de mener une insurrection qui avait échoué. Il a été arrêté et placé en détention dans un centre près de Manille.