Annonce Pertes américaines record, Bush encourage les électeurs à aller voter en Irak Les pertes américaines ont été, mercredi 26 janvier, les plus lourdes depuis l'invasion de l'Irak en mars 2003.A quatre jours d'élections auxquelles le président américain, George W. Bush, a encouragé les Irakiens à participer, les forces américaines ont enregistré la mort de 37 de leurs soldats, mercredi 26 janvier dans le pays - soit leurs plus lourdes pertes en une journée depuis l'invasion de mars 2003. Lors d'une conférence de presse à Washington, le président Bush a exhorté les électeurs à défier les rebelles en allant voter dimanche à l'occasion des premières législatives libres organisées en Irak. "J'appelle tout le peuple à voter. J'appelle le peuple à défier ces terroristes. Ils n'ont aucune vision claire d'un meilleur avenir. Ils ont peur d'une société libre, a dit le chef de la Maison Blanche. Je perçois un grand moment dans l'histoire de l'Irak." Le président américain a également commenté la mort de 31 soldats dans un crash. Selon des militaires cités par CNN, 31 marines ont péri à bord d'un hélicoptère qui s'est écrasé dans l'ouest de l'Irak alors qu'il survolait le désert de la province instable d'Anbar. Tandis que des équipes de secours quadrillaient la région, l'armée américaine a confirmé à la presse qu'il y avait des victimes mais sans en préciser le nombre. "Bien sûr, chaque fois qu'une vie est perdue le moment est triste", a dit M. Bush devant la presse à la Maison Blanche. "Cette information aujourd'hui sera décourageante pour le peuple américain. Je comprends cela. Nous savons ce que vaut une vie. Mais c'est l'objectif à long terme qui est vital, autrement dit la propagation de liberté. Sans quoi, le Moyen-Orient restera un foyer de haine et de ressentiment, un terrain de recrutement pour ceux qui ont une vision du monde diamétralement opposée à la nôtre", a ajouté M. Bush.Quatre marines ont également été tués au combat dans la province d'Anbar et un soldat américain a trouvé la mort dans une attaque au nord de Bagdad, ont indiqué des responsables américains. Un autre soldat a été tué dans l'explosion d'une bombe, mercredi après-midi à Bagdad. Enfin, jeudi matin, un 38e soldat américain a trouvé la mort dans la province de Diyala, au nord de Bagdad, a annoncé l'armée américaine.La journée la plus meurtrière pour les forces américaines était jusque-là le 23 mars 2003, troisième jour de la guerre où l'on avait enregistré la mort de 28 soldats américains, tombés pour la plupart au cours d'intenses combats dans le sud irakien.SEMER LA PANIQUEDe nouveaux attentats et attaques ont fait plusieurs victimes. Les dernières attaques d'insurgés semblent avoir pour but de semer la panique au moment où le gouvernement intérimaire irakien annonce la mise en place de mesures de sécurité rigoureuses pour le jour des élections - les premières en Irak depuis la chute de Saddam Hussein en avril 2003.Au moins 15 personnes ont été tuées et 30 autres blessées dans un attentat mercredi au camion piégé devant le siège d'un parti kurde à Sinjar, à plus de 400 km au nord-ouest de Bagdad, selon le préfet de la ville. "Un camion, rempli d'une tonne de TNT, a explosé à 14 h 30 (12 h 30 à Paris) devant une permanence du Parti démocratique du Kurdistan (PDK, de Massoud Barzani), tuant 15 personnes et en blessant 30 autres", a indiqué Dekhil Kassem Hassoun. L'attaque a été revendiquée par le groupe de l'islamiste Al-Zarkaoui.Plus tôt, lors d'une attaque coordonnée, trois voitures piégées ont sauté à Riyad, localité sunnite à 60 km au sud-ouest de Kirkouk, dans le nord irakien. Deux véhicules bourrés d'explosifs ont explosé simultanément près d'un poste militaire irakien et d'un commissariat, puis un troisième a sauté sur une route voisine, a indiqué un responsable de la police locale. Quatre policiers irakiens, deux soldats irakiens et trois civils ont été tués, a précisé la police en faisant aussi état de douze blessés. Peu après ces explosions, une patrouille américaine qui arrivait sur place a essuyé des coups de feu et deux soldats ont été légèrement blessés, a fait savoir l'armée. Ce regain de violence dans la région de Kirkouk intervient alors que les tensions ethniques sont vives, des partis arabes sunnites et chiites s'étant retirés des élections provinciales pour protester contre l'autorisation donnée à des milliers de déplacés kurdes de voter à Kirkouk.Jeudi matin, des bombes artisanales ont explosé dans trois bureaux de vote de la région de Kirkouk et au passage d'un convoi américain dans le centre de cette ville, sans faire de victime, a indiqué la police.GUERRE AUX ÉLECTIONSA Bakouba, ville à population mixte sunnite et chiite située à 65 km au nord de Bagdad, la police a annoncé qu'un policier irakien avait été tué et qu'au moins huit personnes avaient été blessées par des hommes armés dans les locaux de trois partis en lice pour les élections.A Mossoul, bastion rebelle du Nord qui connaît une violence persistante, une vidéo tournée par des insurgés a fait apparaître trois Irakiens apparemment pris en otage qui ont dit travailler pour la commission électorale de la ville. Dans ce document, un insurgé cagoulé et portant un pistolet lit une déclaration. "Nous sommes des moudjahidins de la province de Ninive. Ce qu'ils appellent élections n'a aucun fondement dans la religion islamique et c'est pourquoi nous frapperons tous les centres électoraux", dit le communiqué.Dans le "triangle de la mort", au sud de Bagdad, cinq Irakiens ont été tués et 15 autres blessés, jeudi, dans l'explosion d'une bombe artisanale au passage d'un convoi militaire irakien, a-t-on appris de source hospitalière. L'attaque a eu lieu au passage d'un convoi de l'armée irakienne et près d'Irakiens rassemblés pour faire le commerce de leur bétail, sur la route principale, selon la même source, entre Mahmoudiyah et Latifiyah.Plusieurs groupes de guérilla - dont celui du Jordanien Abou Moussab Al-Zarkaoui, allié d'Al-Qaida en Irak - ont "déclaré la guerre" aux élections de dimanche, jurant d'attaquer les bureaux de vote et de tuer ceux qui oseraient s'y rendre.Le gouvernement prévoit des mesures de sécurité exceptionnelles - notamment la fermeture de l'aéroport de Bagdad et des frontières terrestres - la veille, le jour et le lendemain du scrutin, avec prolongement des couvre-feux nocturnes dans les villes et interdiction de la circulation automobile le jour du scrutin.Abou Moussab Al-Zarkaoui, dont les Etats-Unis ont mis la tête à prix à hauteur de 25 millions de dollars, qualifie les élections de complot américano-chiite visant à marginaliser les Arabes sunnites. Les chiites, opprimés sous Saddam, appuient résolument le scrutin et l'on s'attend à ce qu'une liste approuvée par leur chef spirituel, le grand ayatollah Ali Sistani, recueille la majorité des voix.Avec AFP et ReutersHuit soldats australiens blessés dans une attaqueHuit soldats australiens ont été blessés, mercredi 26 janvier, dans une probable attaque à la voiture piégée à Bagdad, a indiqué, jeudi, le ministre australien de la défense. La caserne abritant le contigent australien a par ailleurs été la cible de tireurs embusqués, qui n'ont pas fait de blessés. Cette caserne jouxte l'ambassade d'Australie à Bagdad, a précisé Robert Hill. - (AFP)
