Annonce Perquisitions au Ce d'EDF, Le juge du pôle financier du TGI de Paris a perquisitionné mardi matin les locaux de la Caisse centrale d'activités sociales d'EDF. Il agit dans le cadre de l'instruction sur les malversations au sein du plus important Comité d'entreprise de France.   Une perquisition a eu lieu mardi matin au comité d'entreprise d'EDF-GDF dans le cadre d'une instruction sur des malversations financières présumées. Des pratiques d'emplois fictifs, de prestations surfacturées de fournitures et services tels que des locations de voitures auraient été commises au sein de la CCAS. Ces délits présumés sont au centre de l'information judiciaire contre X pour "abus de confiance, escroquerie, faux et usage de faux" confiée en février au juge parisien. L'enquête fait suite à une plainte simple déposée dans un premier temps au tribunal de Bobigny par un ancien cadre d'EDF fin mai 2003, puis transférée à Paris. Le juge d'Huy a perquisitionné les locaux de la CCAS à Montreuil (Seine-Saint-Denis) avec l'aide d'une vingtaine de policiers de la brigade financière de Paris. Des reporters de la télévision et des photographes présents mardi en début de matinée devant les locaux ont contribué à médiatiser l'opération. A Chevilly-la-Rue (Val-de-Marne), les locaux de la direction régionale Paris-Nord ont également fait l'objet d'une perquisition mardi matin. Les policiers ont effectué des recherches sur des documents comptables et des archives, a indiqué une source proche du dossier. La saisie de ce type de documents est un préalable habituel à toute enquête financière. Pas de "hasard" A l'heure où le changement de statut juridique d'EDF et GDF doit être entériné, avant fin juillet, l'enquête du juge vise indirectement le syndicat majoritaire et gestionnaire du comité d'entreprise, la fédération CGT des Mines et de l'Energie. La fédération a réagi en déclarant qu'elle ne croyait pas "aux hasards de calendrier" alors que le projet de changement de statut des entreprises donne lieu à un "bras de fer" avec le gouvernement. Le journal l'Humanité est aussi pointé du doigt par les plaignants qui indiquent que le conseil d'administration de la CCAS avait notamment donné son accord à la promotion d'un disque du chanteur Sergent Garcia contre la guerre en Irak, en omettant de préciser qu'il allait être encarté dans l'Humanité à 77.000 exemplaires et par conséquent contribuer à augmenter les ventes du journal. A l'origine de la mise en cause de la CCAS, son ancien directeur général, Jean-Claude Laroche, avait accusé notamment les administrateurs CGT (10 sièges au conseil d'administration) d'"accaparer" ses prérogatives, et la fédération de la CGT de "bloquer un projet de réorganisation" de la CCAS, à la gestion entachée "d'irrégularités lourdes", selon lui. Ce dirigeant, polytechnicien et issu des rangs de la CGT, avait décidé de rendre transparent le fonctionnement de la CCAS mais il s'est opposé rapidement au conseil d'administration penchant plutôt pour le statu quo.