Condamnation Perpétuité pour Jean-Paul Leconte Jean-Paul Leconte a été reconnu coupable du meurtre de Patricia Leclercq en 2002 et sa peine a été assortie de 22 ans de sûreté. Il a annoncé son intention de faire appel.   Jean Paul Leconte compte faire appel du verdict prononcé par la cour d'assises de la Somme (05/02/2005) "Je suis abattu et révolté. Je vais faire appel", a déclaré Jean-Paul Leconte vendredi soir après le verdict, interrogé dans son boxe par la presse, alors que la cour s'était de nouveau retirée pour délibérer sur les dommages civils. Leconte, 38 ans, venait d'être condamné à la perpétuité assortie de 22 ans de sûreté par la cour d'assises de la Somme à Amiens pour le viol et le meurtre de Patricia Leclercq, 19 ans, en juillet 2002. Un verdict en tout point conforme aux réquisitions de l'avocat général. "Vous n'êtes pas un monstre mais un individu monstrueux", avait déclaré Jean-Marie Besse dans son réquisitoire. "Votre comportement vis à vis de la souffrance d'autrui, votre indifférence par rapport à la douleur des proches de Patricia vous donnent un aspect monstrueux". Jean-Marie Besse avait ainsi estimé que l'accusé représentait "un réel danger pour notre humanité par son absence de remords", en soulignant que la "perversité est une des constantes de la personnalité de Jean-Paul Leconte". Il avait également raconté le "calvaire" de la victime, "enlevée, séquestrée, frappée à plusieurs reprises" par Leconte qui "par deux fois" l'a écrasée avec son véhicule, qui l'a "tuée, volontairement, s'est acharné sur elle". Jean-Marie Besse avait évoqué par ailleurs la "récidive brutale" de son acte, deux mois après sa sortie de prison et alors qu'il venait de purger une peine de 17 ans de réclusion pour des viols, notamment sur une fillette de huit ans. "Vous l'avez laissée crever, vous en avez eu du plaisir" Patricia Leclercq avait disparu le soir du 6 juillet 2002 après avoir quitté le McDonald's d'Albert où elle travaillait, pour rejoindre à vélo le village de Buire-sur-l'Ancre. Son corps avait été découvert le surlendemain, à moitié dénudé, roué de coups, écrasé par un véhicule, et abandonné au bord d'un champ, à 3 km de Buire. Selon l'avocat général, "l'élément central" de la culpabilité de Leconte était l'ADN de celui-ci, qui a été prélevé sur des taches de sang et de sperme retrouvées sur la culotte et le jean de la victime. Il a aussi qualifié d'"aveux initiaux empreints d'une certaine crédibilité, d'une certaine spontanéité", les propos de l'accusé enregistrés en prison en 2003 lors d'un parloir avec sa grand-mère où il disait au sujet de Patricia "Y'a pas eu viol, juste meurtre", "je l'ai trouvée sur la route", "je l'ai frappée". Après ces écoutes, alors qu'il avait jusque-là nié sa présence sur les lieux, Leconte avait donné une version peu vraisemblable des faits selon laquelle il aurait aidé deux inconnus rencontrés sur une route à maquiller à leur demande un accident - dont Patricia était la victime - en crime sexuel. Il a maintenu cette version lors du procès en expliquant par une blessure à un doigt la présence de son sang sur la victime et en contestant qu'il s'agissait de son sperme. Les avocats des parties civiles ont pour leur part qualifié l'accusé de "monstre" qui "a achevé" Patricia "comme on n'achève pas un chien". "Vous l'avez laissée crever, vous en avez eu du plaisir", lui a dit Me Sigried Debruyne, avocat d'une famille d'accueil de la victime, pupille de la Ddass. "Il a l'assurance du menteur. Votre position est intenable, indéfendable, votre scénario impossible", a ajouté Me Didier Seban, au nom d'un oncle et d'une tante de la victime. Scandale au tribunal La Chancellerie a demandé une enquête administrative à la suite des déclarations faites par Jean-Paul Leconte après sa condamnation, une situation totalement inhabituelle. L'enquête demandée au procureur général près la cour d'appel d'Amiens devra "déterminer dans quelles conditions M. Leconte a pu s'exprimer devant les medias à l'issue de sa condamnation". Après avoir rendu vendredi soir son verdict, la cour s'est en effet retirée pour délibérer sur le montant des réparations civiles dues par l'accusé. Leconte s'est alors retrouvé seul dans son box, entouré de trois policiers, alors qu'il aurait dû être reconduit dans une salle de détention toute proche, comme il l'avait été systématiquement à chaque suspension d'audience. Il a alors fait pendant environ trois minutes des commentaires sur sa condamnation devant la presse.