Annonce Permis de tuer... quatre loups - Le ministre de l'Ecologie, Serge Lepeltier, a présenté lundi matin son plan d'action concernant le loup. Il a autorisé les préfets à organiser le tir de 4 loups cette année en cas d'attaques récurrentes de troupeaux. La fin d'un tabou. Le ministre de l'Ecologie, qui présentait son plan d'action lundi matin, a autorisé les préfets des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes et des Alpes-Maritimes à organiser le tir de 4 loups en 2004 en cas d'attaques récurrentes de troupeaux. Lors d'une conférence de presse, le ministre a précisé que si les trois premiers loups tués s'avéraient être des femelles, le tir s'arrêterait à 3 animaux. Les tirs seront effectués par des gardes assermentés. Le ministre a insisté "sur le caractère récurrent des attaques et sur l'obligation de vérifier préalablement que les éleveurs attaqués du secteur envisagé pour un tir ont bien mis en oeuvre les moyens de protection adaptés". Le plan loup ne va toutefois pas aussi loin que prévu puisque le gouvernement envisageait initialement de tuer "5 à 7 individus de la population du sud-est de la France", dans une version préliminaire du Plan. Ce "quota" est en rupture avec la pratique précédente, qui conditionnait le tir très exceptionnel du loup à des attaques répétées contre un troupeau. Dans les faits, aucun tir n'a jamais eu lieu, soit parce que le loup avait déserté entre-temps, soit parce que les conditions n'étaient pas réunies. Protégé Dans la nuit de vendredi à samedi, il semble qu'un loup ait à nouveau sévi. Plus de cent-quarante brebis ont péri en tombant dans un ravin des Alpes de Haute-Provence, probablement suite à l'attaque d'un loup ou d'un chien errant. Le troupeau appartenait à un élevage de la commune de Beauvezer. Les cadavres ont été découverts dimanche matin par un des six éleveurs propriétaires du troupeau qui a affirmé avoir surpris un loup à proximité des cadavres alors qu'il se trouvait à une trentaine de mètres à peine de l'animal. Selon les premières constatations, les brebis auraient sauté d'une barre rocheuse pour échapper à un animal. Une chèvre et un mouton ont été retrouvés égorgés sur la crête. Cette affaire vient renforcer la colère des éleveurs qui réclament l'abattage d'un certain nombre de loups, en surnombre dans la région selon eux. La population française du loup, limitée aux Alpes, est estimée à 55 individus. Le loup est un animal protégé aux termes d'une convention trans-européenne de 1979 (Convention de Berne) et une directive de l'Union européenne de 1992 (directive Habitats).