Annonce Pekin réagit aux mesures préconisées par l'UE sur le textileLa Chine a averti, mardi, que les relations commerciales sino-européennes pourraient être affectées si l'Union européenne prenait des mesures pour limiter les exportations de textile chinois."Nous espérons que l'UE est consciente de l'impact négatif qu'aurait cette décision", a déclaré le porte-parole du ministère du commerce, Chong Quan."Nous espérons que l'UE s'abstiendra d'influencer le commerce bilatéral en agissant unilatéralement", a ajouté M. Chong dans un communiqué sur le site internet du ministère.Lundi soir, la Chine avait déjà vivement réagi à la volonté européenne de limiter ses exportations de produits textiles, rejetant la responsabilité des très fortes hausses constatées sur le manque de préparation de certains pays face à la libéralisation du commerce mondial."La Chine est fermement opposée aux limitations imposées par d'autres pays", avait déclaré à Djakarta le ministre du commerce chinois, Bo Xilai, cité par l'agence Nouvelles de Chine.Le commissaire au commerce européen, Peter Mandelson, a annoncé qu'il allait demander l'ouverture d'une enquête, premier pas vers la mise en place de clauses de sauvegarde sur neuf catégories de produits, pour lesquels l'augmentation des exportations chinoises vers l'UE dépasse les seuils d'alerte fixés le 6 avril.Il doit faire escale, mardi 26 avril à Hongkong, alors que la Chine et l'Union européenne s'opposent sur les exportations de textiles chinois. M. Mandelson doit donner une conférence de presse après un déjeuner avec le secrétaire au commerce et à l'industrie de Hongkong, John Tsang.Le responsable européen doit participer à une conférence au Vietnam où les ministres de l'économie des pays de l'Asie du Sud-Est se réunissent pour évoquer les enjeux à venir de l'intégration économique régionale et dialoguer avecl'UE. Mais le gouvernement chinois, qui a toujours considéré le régime des quotas en place avant le 1er janvier dernier comme discriminatoire, affirme qu'il respecte les engagements prix à l'OMC, souligne qu'il a déjà pris des mesures auto-limitatives et refuse d'être montré du doigt."La Chine ne porte pas la responsabilité principale pour le phénomène de hausses brutales des exportations de textiles chinois sur certains marchés", a dit M. Bo, en expliquant qu'elle étaient dues aux mesures protectionnistes maintenues en place pendant les dix ans avant la levée des quotas par les pays importateurs.Au premier trimestre 2005, les exportations de produits textiles chinois vers l'UE ont progressé d'environ 50 %, selon le premier ministre chinois, Wen Jiabao.Mais des hausses vertigineuses ont été enregistrées pour certaines catégories comme les pull-overs (+ 534 %) ou les pantalons pour hommes (+ 413 %).LE DÉBAT La question des exportations chinoises de produits textiles a plané, lundi soir, sur le débat organisé par France 3 en prévision du référendum sur la Constitution européenne, partisans du oui et du non en tirant argument."L'Europe est aujourd'hui l'union commerciale la moins protégée du monde", s'est exclamé le président du Mouvement pour la France, Philippe de Villiers, aussitôt contredit par l'ancien ministre socialiste Jack Lang, qui a fait valoir: "Nous sommes aujourd'hui le premier pays européen d'accueil des investissements étrangers."Cette "soirée spéciale" a donné lieu à un vif affrontement entre le ministre des affaires étrangères Michel Barnier, ancien commissaire européen, et Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF.Le ministre ayant observé que les positions de Mme Buffet aboutissaient au "même vote que M. Le Pen", celle-ci a vivement protesté contre l'"insulte". "C'est le peuple de gauche qui va gagner et qui va battre durablement la droite et l'extrême droite", a-t-elle promis.Le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, a prédit que, si le oui l'emporte, "nous serons clairement distingués comme un protectorat des Etats-Unis".M. Barnier lui a rétorqué que, s'agissant d'une "politique commune" et non pas d'une "politique unique", "la politique étrangère reste soumise au veto de chaque pays".Le président de l'UDF, François Bayrou, a souligné qu'avec le projet de Constitution européenne, "c'est la première fois que, dans un texte européen, les services publics sont reconnus comme pouvant être financés par les Etats".Olivier Besancenot, porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), lui a opposé que, selon le texte constitutionnel, "les services d'intérêt général ne doivent pas fausser la concurrence".Dominique Voynet a pris à partie à plusieurs reprise le représentant de la LCR , l'accusant de tronquer ses citations du projet de Constitution. Si elle a déclaré comprendre le non "dans la bouche des gens de droite", elle a précisé: "Je ne le comprends pas dans la bouche des gens de gauche."
