Annonce Pas de référendum sur le retrait de Gaza, le compte à rebours est lancé Une majorité des 120 députés ont rejeté, lundi, ce projet de référendum introduit par les opposants au plan de M. Sharon : 72 députés ont voté contre et 39 en sa faveur, sur 114 présents lors du vote. Trois se sont abstenus. M. Sharon avait formellement appelé ses ministres à voter contre le projet de référendum, qu'il avait présenté comme un subterfuge des adversaires de son "plan de désengagement", visant à saboter ce dernier ou à en retarder l'application, prévue à compter du 20 juillet. Le Hamas pourrait rejoindre l'OLP "Notre décision de participer à l'OLP n'est pas nouvelle. Il s'agit d'une vieille et claire décision", a déclaré, lundi, Mahmoud Zahar, l'un des principaux chefs du groupe islamiste, à la presse après une rencontre à Gaza avec le président de l'Autorité palestinienne et chef de l'OLP Mahmoud Abbas. Selon lui, des divergences à propos de la charte de l'OLP et de l'importance de la représentation du Hamas dans la centrale avaient retardé une telle adhésion. Des progrès ont toutefois été réalisés sur ces question lors du dialogue interpalestinien qui a eu lieu au Caire à la mi-mars, a affirmé M. Zahar. Cette entrée du Hamas dans l'OLP ne signifierait pas pour autant qu'il renonçe à la Palestine historique incluant Israël, la charte de la centrale palestinienne appelant à la création d'un Etat palestinien sur les territoires conquis en 1967 seulement. (AFP) [-] fermer LE PARTI SHASS FAIT DURER LE SUSPENSE Ce plan prévoit que l'armée israélienne se retire de la bande de Gaza après en avoir évacué les quelque 8 000 colons juifs qui y sont installés. Il prévoit également le démantèlement de quatre colonies isolées du nord de la Cisjordanie. Le Parti travailliste avait indiqué dimanche qu'il quitterait la coalition gouvernementale si le projet de loi sur le référendum était adopté. Avec ses onze députés, le parti religieux ultra-orthodoxe Shass, qui souhaite l'éclatement de la coalition gouvernementale, avait pour sa part laissé planer le suspense sur son attitude jusqu'au vote proprement dit. Son chef spirituel, le rabbin Ovadia Yossef, est par principe hostile au référendum, car il craint que ce recours ne serve de précédent pour remettre en cause le statu quo religieux en Israël, notamment le respect du sabbat ou de la kashrout (les règles alimentaires du judaïsme). Mais le chef du Shass, Eli Yishaï, s'était évertué à convaincre des députés du Likoud (droite) de M. Sharon d'approuver le référendum, espérant ainsi qu'une majorité se dégage au Parlement et contraigne le rabbin Yossef à une volte-face. Finalement, après avoir hésité, les députés du Shass ont voté contre le référendum, suivant les consignes du rabbin Yossef. Plusieurs membres du Likoud étaient favorables au référendum, sans être opposés au plan de retrait de Gaza, et d'autres, opposés à ce plan, étaient également opposés à un référendum. "Le rabbin Yossef est contre le référendum, mais il voudrait bien bloquer le vote du budget et empêcher le retrait" de Gaza, avait affirmé M. Yishaï aux journalistes avant le vote. A sa demande, le chef de file des "durs" du Likoud, le député Uzi Landau, avait rencontré le rabbin Yossef lundi matin également pour tenter de le faire changer d'avis in extremis. LA LOI DE FINANCES AU CŒUR DU DÉBAT Après le vote sur le référendum, le Parlement a commencé à examiner en deuxième et troisième lecture le budget de l'Etat 2005, pour voter à partir de mercredi ses divers chapitres. Le Conseil des implantations de Cisjordanie et Gaza, la principale organisation de colons, a appelé ses militants à se rassembler autour du Parlement pendant le débat budgétaire. La loi de finances doit être adoptée d'ici au 31 mars, faute de quoi le gouvernement tombera et des élections devront être organisées dans les quatre-vingt-dix jours. Mais M. Sharon a éliminé cette menace en s'assurant samedi la majorité requise, grâce au soutien du Shinouï (parti centriste laïque), principal parti de l'opposition, jusqu'alors fermement décidé à voter contre le budget.