Procès Parricide : Vincent est-il responsable ? Le procès d'un adolescent de 19 ans accusé du meurtre sauvage de ses parents en septembre 2000 s'est ouvert lundi à huis-clos devant le tribunal pour enfants de Belfort. Cette première journée était consacrée aux faits, celle de mardi concernera l'état mental du jeune homme. Le 25 septembre 2000 au matin, les cadavres des époux Grimler étaient retrouvés à leur domicile familial de Lebetain (Territoire de Belfort), frappés chacun d'une trentaine de coups de couteau dont certains post mortem. Leur fils, âgé de 15 ans, est découvert vêtu d'un pyjama maculé de sang en état de prostration devant la maison. Il reconnaît le meurtre au terme de plusieurs récits contradictoires. La première journée de son procès, qui s'est ouvert à huis clos lundi devant le tribunal pour enfants de Belfort, a été consacrée à l'évocation des faits, les premiers experts devant être entendus mardi. C'est du ‘cuisinage', c'est de la boucherie, ils veulent absolument que je craque", s'est énervé Vincent, aujourd'hui âgé de 19 ans, à l'issue de la première matinée d'audience. Convaincu que le cas de son client "relève de la médecine, pas de la  justice", l'avocat Alain Dreyfus-Schmidt s'est lui aussi emporté. "On veut faire entrer ce dossier dans une case en le traitant comme n'importe quel dossier, en demandant à ce gamin d'expliquer ce dont il n'a aucun souvenir. (...) On veut à tout prix qu'il donne des mobiles, alors qu'il n'y a pas de mobiles", a-t-il critiqué lors d'une suspension d'audience. "Schizoïde" Pour l'avocat, Vincent a une personnalité schizoïde, un état à la limite de  la schizophrénie et il a été frappé, la nuit du meurtre, d'un épisode psychotique, "d'un délire qui s'est ouvert puis refermé, même si la maladie  demeure". Il s'appuie sur un rapport d'expertise psychiatrique, rendu cette année, qui reconnaît la personnalité "schizoïde" de Vincent et le dit victime,  durant les heures du drame, d'un épisode de "parasomnie", "un état crépusculaire de dissolution de la conscience lors d'un réveil prématuré" qui a entraîné le passage à l'acte meurtrier. Les experts concluent à une abolition totale de son discernement qui le rend  irresponsable au regard du code pénal. Cette analyse contredit un premier rapport d'experts réalisé en 2001, selon  lequel le discernement de l'adolescent n'était pas aboli au moment du drame,  mais seulement altéré en raison de son caractère dépressif et de ses troubles du sommeil. Ces divergences d'analyse, qui déterminent pour Vincent la possibilité  d'être condamné à un maximum de vingt ans de prison ou d'être acquitté, seront  au coeur de l'audience de mardi au cours de laquelle viendront témoigner les psychiatres et psychologues.