Procès Ouverture du procès du "président" de la Krajina serbe devant le TPIYLe procès de l'ancien haut responsable de la République serbe autoproclamée de la Krajina en Croatie, Milan Martic, 51 ans, a débuté, mardi 13 décembre, devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). Accusé de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, parmi lesquels figurent des exterminations, des persécutions et des meurtres commis lors des guerres en Croatie (1991-1995) et en Bosnie (1992-1995), Milan Martic plaide non coupable."Je ne suis pas coupable. (...) Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait pour protéger le peuple serbe en Croatie (...) et j'espère que la défense prouvera la confusion de temps, de date, et que je n'étais pas physiquement présent", a déclaré Milan Martic, transféré à la prison du TPIY en mai 2002. Selon Milan Martic, ce sont les mesures prises par le gouvernement croate lors de l'indépendance de la Croatie qui ont été à l'origine des craintes des Serbes de Croatie."Les éléments à charge sont très simples. (...) L'accusé nourrissait un objectif criminel commun qui consistait à débarrasser la région serbe en Croatie des populations non serbes", a, pour sa part, souligné le procureur Alex Whiting dans sa déclaration liminaire."L'OBJECTIF ÉTAIT DE NETTOYER L'ENTITÉ SERBE"Fin 1991, treize municipalités situées autour de la ville de Knin (Croatie) et peuplées majoritairement de Serbes proclamèrent leur indépendance sous le nom de "District autonome serbe (SAO) de Krajina". De janvier 1991 à août 1995, Milan Martic a occupé, selon l'accusation, les fonctions d'inspecteur de police à Knin, de président du Conseil exécutif de la SAO de Krajina, de ministre de l'intérieur et enfin celles de président de la "République serbe de Krajina" (RSK).L'accusé aurait commencé, dès 1991,"à organiser les forces serbes de manière séparée au sein de la police croate" et à "œuvrer à réveiller la conscience des Serbes de Croatie en leur disant que la Croatie se préparait à fomenter un autre génocide contre les Serbes", a déclaré M. Whiting, avant de poursuivre : "L'objectif était de nettoyer l'entité serbe et ses villages ethniquement mixtes de leurs populations croates et non serbe, en les obligeant à fuir, en les emprisonnant, les torturant ou les tuant." Milan Martic est également accusé d'avoir planifié les bombardements contre la population civile de Zagreb les 2 et 3 mai 1995, qui avaient fait sept morts, "dans le but de forcer les Croates à stopper leurs attaques [contre la République serbe autoproclamée de Krajina]", a estimé le procureur.Le procès de Milan Martic devrait durer jusqu'en mars 2006.
