Ouverture Ouverture du Paléosite de Charente-Maritime dédié aux hommes préhistoriques SAINT CEZAIRE (Charente-Maritime) (AFP) - Le "Paléosite", un centre "pédagogique et ludique" consacré aux hommes préhistoriques et aux Néandertaliens en particulier, a ouvert ses portes vendredi à Saint-Césaire (Charente-Maritime), a-t-on appris auprès de la direction du centre. Ce site interactif qui table sur 100.000 visiteurs par an attendait au moins 200 scolaires pour sa première journée, selon la même source. Le centre, d'un coût de 13 millions d'euros, en majorité financé par le conseil général de Charente-Maritime, vise à faire découvrir la vie à l'époque des hommes de Néandertal, il y a plus de 35.000 ans. "Ce n'est ni un musée, ni un parc d'attraction, mais un nouveau concept sans équivalent dans le monde", assure Didier Brennenmann, l'ingénieur qui a supervisé pendant cinq ans la construction de ce centre. Situé à la sortie du petit village de Saint-Césaire, le Paléosite a été bâti à l'emplacement d'une carrière où des archéologues ont mis au jour, en 1979, le squelette d'une jeune Néandertalienne de 20 ans, baptisée "Pierrette", et dont la découverte a bouleversé les connaissances des spécialistes. Conçu comme une véritable machine à remonter le temps, le centre permet, grâce à des documentaires, espaces ludiques et effets spéciaux, de "raconter la vie de Pierrette et de son clan", explique le scénographe néo-zélandais Allan Smith. Tous les quarts d'heure, des groupes de soixante personnes, formant une "tribu", peuvent parcourir les 2.000 m2 du centre, sur les traces de "Pierrette". L'entrée coûte 7 euros pour les adultes, 4,5 euros pour les enfants. Première étape, la "salle d'attente" où l'on découvre, via des images de synthèse, la naissance de notre univers, du Big Bang jusqu'aux premiers mammifères. Trois étapes de la reconstitution de la jeune "Pierrette" © AFP Michel Gangné Un peu plus loin, dans un amphithéâtre mélangeant écrans géants, objets réels et effets spéciaux, est décrite l'apparition de l'espèce humaine, jusqu'à Homo Sapiens et Néandertal, l'ancêtre de l'homme moderne et son "cousin" disparu. Ici pas d'animateurs mais des batteries d'ordinateurs qui, contrôlés en sous-sol, permettent à des robots de faire tourner les pages d'un livre ou déplacer des objets. Pour les explications, il faut s'en remettre aux documentaires où interviennent des scientifiques comme Yves Coppens, professeur au Collège de France et parrain du Paléosite. L'interactivité est poussée à l'extrême grâce à la mémorisation dans un "Paléopass" remis à chaque visiteur, de données personnelles comme le sexe, l'âge, le poids et la taille. Avec cette carte, le visiteur peut utiliser un photomaton pour faire apparaître sur un écran son visage, en version "néandertalienne". A côté, un "bras de fer" permet de mesurer sa force à celle de son double préhistorique... qui ne gagne d'ailleurs pas à tous les coups. "Les Néandertaliens devaient être très forts mais certains hommes modernes doivent l'être tout autant", note avec amusement le professeur Vandermeersch, co-président, avec Yves Coppens, du comité scientifique qui a supervisé le Paléosite. Pour ce spécialiste français des Néandertaliens, le projet offre la possibilité de démentir l'image négative de ces hommes longtemps décrits comme "des êtres archaïques, grossiers, hirsutes, à moitié penchés en avant".