Ouverture Ouverture à Ho Chi Minh-Ville de la conférence sur la grippe aviaire La conférence régionale, réunissant pays victimes de la grippe aviaire et experts en santé humaine et animale, s'est ouverte, mercredi 23 février, à Ho Chi Minh-Ville, dans le sud du Vietnam. Le Vietnam, seul à avoir déploré des victimes humaines cette année et pays le plus touché depuis fin 2003, reçoit les délégations de plus d'une vingtaine de pays et organisations, y compris les principaux donateurs et les agences des Nations unies. "Il est de l'intérêt des pays développés et en développement d'investir dans le contrôle et la maîtrise de la grippe aviaire", a indiqué Samuel Jutzi, directeur de la production et de la santé animale de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). "Il y a un risque de propagation qu'aucun pays élevant des poulets ne peut ignorer", a-t-il ajouté, estimant que la maladie allait demeurer dans les années à venir dans les pays touchés par les épidémies de 2004 et 2005. "Une éradication immédiate de la maladie dans la région n'est pas envisageable à court terme dans la situation actuelle", a confirmé le Dr Teruhide Fujita de l'Office international des épizooties (OIE), organisation mondiale de la santé animale. La maladie a été moins virulente cette année, avec trois pays touchés (Vietnam, Thaïlande et Cambodge) au lieu de huit de l'an passé (les mêmes plus Chine, Indonésie, Japon, Laos et Corée du Sud). Mais les scientifiques craignent toujours une mutation du virus susceptible de déclencher une pandémie mondiale. "Nous pensons, à l'OMS, que le monde est face au plus grand danger possible de pandémie", a estimé le Dr Shigeru Omi, directeur Asie-Pacifique de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), assurant que cette pandémie serait "bien plus grave" que le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), qui a tué plus de 800 personnes il y a deux ans. Les scientifiques estiment aujourd'hui indispensable d'associer les approches humaines et animales pour avoir une chance de se débarrasser un jour d'un virus aujourd'hui solidement implanté dans les élevages de volailles de plusieurs pays du continent. ÉVITER UNE DIMENSION ENDÉMIQUE À L'ÉPIZOOTIE Les réformes agricoles et l'amélioration des conditions d'hygiène dans la production animale sont jugées essentielles. Et c'est d'ailleurs sur la santé animale que doit se concentrer la conférence, a estimé Erwin Northoff, un porte-parole de la FAO. "Si vous voulez combattre la grippe aviaire, il faut la combattre chez les animaux", a-t-il affirmé. Le virus H5 N1 a fait au total 33 morts au Vietnam, dont une Cambodgienne, et 12 en Thaïlande, lors de plusieurs épidémies depuis fin 2003. L'épizootie de grippe aviaire continuera de sévir en Asie pendant des années et une campagne globale est indispensable pour éviter que la forme humaine de la maladie ne prenne des dimensions endémiques, ont prévenu mercredi les Nations unies."Le risque d'une propagation de la grippe aviaire va augmentant et aucun pays producteur de volailles ne peut se permettre de l'ignorer", a souligné Samuel Jutzi, de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Le directeur de la division de la production et de la santé animale de la FAO a ajouté que le virus, qui a tué 46 personnes en Asie depuis son apparition fin 2003, "persistera pendant de nombreuses années". Près de 140 millions d'oiseaux de basse-cour ont été éradiqués depuis le début de l'épizootie pour un coût financier que certains estiment à 10 milliards de dollars.