Annonce OMC: les autorités de Hongkong refusent l'entrée à José Bové Le militant français anti-mondialisation José Bové a indiqué lundi être menacé d'expulsion de Hongkong , où il est arrivé avec l'intention d'être présent pour la réunion ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). «A mon arrivée à Hongkong, on m'a saisi mon passeport et on m'a conduit au centre de rétention. On m'a dit qu'on allait m'expulser par le prochain vol de la compagnie avec laquelle j'étais arrivé de Séoul, vers 23 h 15 » (16 h 15 à Paris), a déclaré l'ancien porte-parole de la Confédération paysanne. M. Bové confirmait des propos tenus un peu plus tôt en direct sur France Inter. Il y était intervenu pour annoncer le refus des autorités de Hongkong de le laisser entrer, au moment même où le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, était interviewé à l'antenne. «On m'empêche de manière très formelle de participer au sommet» de l'OMC, s'est insurgé le militant français, connu pour ses actions contre les OGM en particulier. Il est détenu au centre de rétention de l'aéroport de Hongkong. Pour M. Bové qui a précisé être dûment «accrédité auprès de l'OMC», cette décision témoigne d'une «incapacité des autorités locales à assumer le débat démocratique face à l'OMC». Sur France Inter, l'intéressé a en outre souligné qu'«aucune motivation» à cette décision ne lui avait été communiquée. «La seule motivation c'est que j'étais persona non grata», a-t-il dit, ajoutant qu'il trouvait «tout à fait regrettable cette situation» et que «les autorités de Hongkong empêchent qu'il puisse y avoir un véritable débat, un débat contradictoire» à l'OMC. Pour M. Bové, les autorités locales «font des opérations ciblées», a-t-il estimé. «J'ai contacté une avocate locale qui va tenter de déposer un recours pour éviter l'expulsion», a-t-il dit. Interrogé, Pascal Lamy a indiqué à l'antenne que «de (son) point de vue, il n'y avait pas de raison particulière pour que José Bové ne rejoigne pas ses camarades et amis d'autres organisations non gouvernementales». «Ne prenez pas le premier vol, il n'est pas impossible que nous puissions arranger cela d'ici là», lui a-t-il dit. «Du point de vue de l'OMC nous souhaitons le dialogue avec les Organisations non gouvernementales», a-t-il insisté. A Hongkong, les services de M. Lamy ont effectivement indiqué être mobilisés pour essayer de faire entrer M. Bové. La conférence ministrérielle des 149 pays de l'OMC s'ouvre mardi dans la ville avec l'objectif d'aider les pays en développement. «Il est le bienvenu. L'OMC n'a rien à voir là dedans, ce sont les autorités de Hongkong qui ne veulent pas le laisser entrer», a précisé à l'AFP une porte-parole de M. Lamy. «On fait le nécessaire pour que les autorités de Hongkong le laissent entrer. On travaille aussi avec les autorités françaises, en l'occurence la délégation française à l'OMC», a-t-elle dit.