Mort Octavia Butler - auteure nord-américaine de science-fictionUne des plus importantes auteures nord-américaines de science-fiction, Octavia Butler, est morte à Seattle, samedi 25 février, à l'âge de 58 ans.Octavia Estelle Butler était née le 22 juin 1947 à Pasadena en Californie, où elle a fait ses études supérieures, achevées en 1969. Dès l'année suivante, elle se consacre à l'écriture et en vivra longtemps chichement. En 1971, sa première nouvelle de science-fiction, Crossover, paraît dans la Clarion Anthology. Dans la deuxième moitié des années 1970, Octavia Butler commence un cycle de romans dans lequel elle met en scène un peuple, les "patternists", qui par mutations et reproduction sélective développe des pouvoirs "psioniques".Wild Seed (1980) commence en 1690 en Afrique - Octavia Butler était afro-américaine -, Mind of my Mind (1977) se déroule de nos jours, Survivor (1978) dans un futur proche et Patternmaster (1976) dans un futur lointain. Un autre roman est venu compléter le cycle en 1985 : Clay's Ark, qui décrit les transformations provoquées chez les humains par un virus d'origine extraterrestre. Si Wild Seed n'a pas été traduit en France, les quatre autres romans l'ont été, respectivement sous les titres Le Motif, La Survivante (au CLA), Le Maître du réseau et Humains, plus qu'humains aux Presses de la cité.C'est également pendant ces années-là qu'elle publie le remarquable Kindred (publié en français sous le titre Liens de sang, Dapper, 2000) dans lequel une jeune Noire de notre époque se trouve transportée temporellement au XIXe siècle dans la peau d'une esclave.Octavia Butler publie aussi quelques rares nouvelles, mais qui font impression : Speech Sounds (1983) obtient le prix Hugo et Bloodchild (1984) le prix Nebula. Tout aussi notable, The Evening and the Morning and the Night (1987) a été traduite en France dans Univers 1989, sous le titre Le Soir et le matin et la nuit. Elle commence à la fin des années 1980 la trilogie de Xenogenesis (Dawn, Adulthood Rites, Imago), dans laquelle l'espèce humaine, qui s'est autodétruite et a dévasté la Terre, ne survit plus qu'à quelques rares spécimens en état d'animation suspendue dans un vaisseau alien et ne devra son salut qu'à son hybridation avec des races extraterrestres.Elle commence ensuite ce qui compose sans aucun doute son oeuvre majeure, La Parabole du semeur et La Parabole des talents, disponible en français aux éditions Au diable Vauvert. Débutée dans une Californie qu'une catastrophe écologique a fait régresser socialement jusqu'à l'anarchie puis livrée à une dictature religieuse, l'intrigue fait de l'idée de la conquête spatiale le ferment du redressement, du retour à la civilisation. Octavia Butler avait prévu de compléter le cycle par un troisième volume, Parable of the Trickster, qu'elle a commencé, mais qu'elle n'a pas achevé, victime semble-t-il d'un blocage. Elle a publié en 2005 un nouveau roman, Fledgling, qui est une histoire de vampire.De cette auteure majeure, il importe de relire La Parabole du semeur et La Parabole des talents (qui obtint le prix Nebula du roman en 1999) : ces deux romans figurent parmi les chefs-d'oeuvre de la science-fiction de la fin du siècle dernier.