Refus Nucléaire iranien : Téhéran rejette la proposition américaine Les Etats-Unis avaient annoncé, vendredi, des mesures d'ouverture économique envers l'Iran destinées à aider les Européens à convaincre ce pays de renoncer à toute ambition nucléaire militaire. L'Iran est "déterminé" à poursuivre son programme nucléaire, et aucune "menace, pression ou mesure incitative" ne l'y fera renoncer, ont fait savoir, samedi 12 mars, les affaires étrangères iraniennes, rejetant le coup de pouce diplomatique annoncé la veille par Washington. "La République islamique d'Iran est déterminée à utiliser la technologie nucléaire civile, et aucune pression, menace ou mesure incitative ne peut amener l'Iran à renoncer à ses droits légitimes", a ainsi déclaré le porte-parole des affaires étrangères, Hamid Reza Asséfi, dans une déclaration envoyée par fax à l'AFP. "Le mensonge et l'hypocrisie constituent le noyau central de la politique étrangère des Etats-Unis (...) et au moment même où (la secrétaire d'Etat Condoleezza) Rice parlait de la levée de certaines restrictions, (le président américain George W.) Bush prolongeait les sanctions économiques contre l'Iran", a estimé M. Asséfi. WASHINGTON SE RALLIE AUX EUROPÉENS Les Etats-Unis avaient annoncé, vendredi, des mesures d'ouverture économique envers l'Iran destinées à aider les Européens qui négocient actuellement avec Téhéran pour obtenir que la République islamique donne des "garanties objectives" qu'elle ne fabrique pas l'arme nucléaire. La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice avait ainsi fait savoir, vendredi, que le président George W. Bush avait décidé de ne plus faire obstacle à l'examen de la candidature de Téhéran à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), à laquelle Washington s'opposait systématiquement depuis des années. Washington s'est également dit prêt à examiner "au cas par cas" la fourniture de pièces de rechange dont l'aviation civile iranienne a cruellement besoin, une petite brèche dans l'embargo américain quasi-total instauré contre ce pays. Ces mesures incitatives visaient à appuyer les efforts des trois pays européens - France, Allemagne, Grande-Bretagne - engagés dans de difficiles tractations avec Téhéran, a-t-elle indiqué. "Je suis heureux que nous parlions d'une seule voix avec nos amis européens", a déclaré George W. Bush. "Je suis heureux que nous puissions travailler ensemble pour signifier clairement au régime iranien que le monde libre ne tolèrera pas qu'il ait une arme nucléaire", a-t-il ajouté lors d'un discours à Shreveport (Louisiane, sud). Malgré leur caractère limité, ces mesures américaines tranchent avec le soutien purement verbal apporté jusqu'à présent aux efforts européens par les Etats-Unis, et leur refus d'infléchir la ligne à l'égard de l'Iran.