Manifestation Nouvelle journée de mobilisation anti-CPE face aux divisions de la majorité Cinquième journée de mobilisation nationale contre le CPE. Après plus de deux mois de crise, les syndicats, les mouvements lycéens et étudiants et la gauche appellent à des grèves et défilés dans tout le pays, mardi 4 avril, pour continuer à exiger le retrait pur et simple du contrat première embauche (CPE), théoriquement suspendu vendredi par Jacques Chirac. 4 000 policiers à Paris Les forces de l'ordre seront à nouveau mobilisées mardi pour prévenir tout débordement en marge des manifestations contre le CPE, en particulier à Paris où 4 000 policiers et gendarmes seront présents. Nicolas Sarkozy, qui a reçu lundi une nouvelle fois les responsables des services opérationnels, leur a réitéré ses consignes : "tolérance" à l'égard des manifestants et "fermeté" à l'encontre des "casseurs". "Nous avons jusqu'à présent réussi à éviter les drames. Près de 2 700 individus ont été arrêtés. 175 condamnations, dont 43 à de la prison ferme, ont été prononcées", a-t-il précisé dans un communiqué. (Reuters) [-] fermer Cette cinquième journée d'action en dix semaines de conflit devrait de nouveau entraîner des grèves notamment dans le secteur public, des perturbations dans les transports, comme à Paris, et des annulations de vols. Ce matin, le trafic était perturbé à la SNCF avec 72 % des TGV et 45 % des Corail en circulation, ainsi que 51 % des Transiliens de banlieue. A Paris, à la RATP, les trafic du métro était quasi-normal sur toutes les lignes. A Air France, la direction estime que l'appel à la grève des syndicats aura peu de répercussions sur le programme de ses vols bien que huit syndicats aient appelé à des arrêts de travail. Mais c'est surtout dans la rue que se jouera une fois de plus la réussite ou non de la mobilisation. Les opposants au CPE tenteront de faire aussi bien que le 28 mars, quand des cortèges d'une ampleur sans précédent depuis plus de vingt ans avaient rassemblé entre un et trois millions de jeunes et de salariés. La CGT, a appelé à faire de mardi "une journée d'action la plus forte possible". A Paris, la manifestation partira à 14 h 30 de la place de la République. Les jeunes et les syndicats ont maintenu cette journée malgré les déclarations de Jacques Chirac vendredi. Mais l'isolement de Dominique de Villepin et l'imminence d'une nouvelle discussion au Parlement a quelque peu modifié le ton des organisations syndicales. Les confédérations semblent prêtes à se rendre à une invitation des parlementaires UMP, à condition que ce ne soit pas pour discuter "d'aménagements" d'un CPE mort-né. Dans un entretien au Monde.fr, Bruno Julliard, le président de l'UNEF, déclare que son syndicat est prêt "à ouvrir des négociations, non pas sur des bases d'aménagement du CPE mais sur des bases sans a priori. C'est-à-dire des discussions dans lesquelles nous pouvons convaincre que la seule issue à la crise, c'est de retirer le contrat première embauche". RECONDUCTION DE LA GRÈVE ? Les anti-CPE espèrent utiliser la journée de mardi pour achever le CPE et obtenir le retrait total de la nouvelle loi. La coordination nationale lycéenne et étudiante a appelé à une "grève générale reconductible" des établissements à partir de mardi. "On va faire trembler le pavé", a affirmé le responsable lycéen Karl Stoeckel. Ces opposants aux CPE veulent aussi amplifier les occupations de gares ou le blocage de routes lancées la semaine dernière. Plus de soixante universités étaient en mouvement lundi, ainsi que de nombreux lycées. Côté salariés, certains n'hésitent pas à brandir l'arme de la grève reconductible. Dans certains départements, comme la Gironde ou la Loire-Atlantique, des appels intersyndicaux ont eu lieu appelant à continuer le mouvement mercredi. Tout dépendra probablement de l'ampleur de la mobilisation mardi soir. Le soutien de la population au mouvement semble enregistrer un certain recul : selon un sondage, un sondage BVA pour le quotidien Les Echos et BFM, 62 % des Français apportent leur soutien aux grèves et aux manifestations de ce mardi contre 69 % avant la première journée de mobilisation unitaire salariés et étudiants, le 18 mars. Mardi soir, du côté des opposants au CPE comme du côté du gouvernement, chacun passera au crible sondages et décomptes des manifestations pour redessiner la nouvelle répartition des forces dans la crise.