Attentat Nouvel attentat mortel à Bagdad Sept personnes ont été tuées dans un nouvel attentat qui a secoué Bagdad mardi au lendemain de l'annonce de l'enlèvement d'un employé japonais d'une société de sécurité lors d'une embuscade contre un convoi de ressortissants étrangers dans l'ouest de l'Irak. "Sept personnes ont été tuées et 23 autres blessés" dans l'attentat-suicide à la voiture piégée, commis mardi 10 nmai dans la matinée, dans la rue commerçante Saadoun, au centre de Bagdad, selon une source du ministère de l'intérieur. L'attentat a eu lieu au passage d'un convoi de l'armée américaine qui a indiqué n'avoir subi aucune perte. Une seconde voiture piégée a explosé non loin de là, dans la rue Abou Nawas, peu après 11 heures (9 heures, heure de Paris), a indiqué la source ministérielle, ajoutant qu'un poste de la police fluviale avait été pris pour cible et que trois policiers avaient été blessés. Sur place, des membres de cette force ont indiqué que leur poste, où trois véhicules ont été détruits, avait été attaqué par un kamikaze à bord d'une voiture piégée qui a forcé la grille protégeant le petit bâtiment situé sur la rive du Tigre. Lundi, les violences avaient fait au moins neuf morts irakiens, dont six tués dans des attentats à la voiture piégée à Bagdad, alors qu'au sud de la capitale, les corps de huit civils irakiens, donnés pour chiites, exécutés par balles ont été retrouvés quatre jours après la découverte des corps de 14 sunnites près du quartier chiite de Sadr City à Bagdad. Le plus prestigieux des chefs religieux chiites en Irak, le grand ayatollah Ali Sistani, a souhaité une enquête sur le meurtre de ces sunnites selon le nouveau ministre de l'intérieur Bayane Sadr Soulagh qui lui a rendu visite et qui a indiqué qu'une enquête était ouverte. Lundi, l'armée américaine a affirmé dans un communiqué avoir "tué 75 rebelles", dont des non-Irakiens dans la province sunnite d'Al-Anbar (ouest), une région considérée comme un fief du réseau du Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, chef d'Al-Qaïda en Irak. L'opération, menée avec le soutien de l'aviation, s'est déroulée dans une zone "de contrebande et un sanctuaire pour les combattants étrangers", selon le texte qui ne fait pas état de victimes parmi les GI's. Cependant l'armée a annoncé dans d'autres communiqués la mort de sept de ses hommes dans des combats dans la province d'Al-Anbar. Le groupe de Zarqaoui a démenti la mort de 75 "combattants musulmans" dans un communiqué qui lui est attribué sur un site internet islamiste. Entre-temps, le gouvernement japonais s'efforçait mardi de recueillir des "informations indépendantes" sur le sort d'Akihito Saito, un ancien soldat japonais de 44 ans, employé d'une société de sécurité britannique. Le groupe Ansar al-Sunna, lié au réseau terroriste Al-Qaïda, a annoncé lundi 9 mai avoir pris en otage un Japonais, "grièvement blessé" lors d'"une bataille féroce" dans l'ouest de l'Irak, selon un communiqué publié sur un site internet islamiste. L'otage a été identifié comme étant M. Saito d'après des pièces d'identité accompagnant le communiqué signé de "l'Armée d'Ansar al-Sunna". Des sources militaire et diplomatique à Bagdad ont confirmé mardi que le convoi dans lequel se trouvait le Japonais avant son enlèvement avait été pris dans une embuscade dressée par les insurgés dans l'ouest de l'Irak et des combats de nuit. Ce nouvel enlèvement n'affectera cependant pas le déploiement du contingent nippon dans le sud de l'Irak, a affirmé le ministre de la Défense Yoshinori Ohno à Tokyo. Quelque 600 soldats japonais participent depuis plus d'un an à des opérations humanitaires et de reconstruction à Samawa, une cité chiite à 250 km au sud-est de Bagdad, dans la province relativement paisible de Mouthanna. "A ce stade, cette affaire n'a pas d'impact sur les activités des Forces d'autodéfense (FAD : l'armée japonaise)", a-t-il souligné. Le 14 décembre 2004, Tokyo avait décidé de prolonger d'un an le déploiement historique de ses soldats en Irak, réaffirmant ainsi la solidité de ses liens avec l'allié américain et sa volonté de jouer un rôle accru sur la scène internationale. Pour sa part, l'Australie ne disposait mardi d'aucune nouvelle d'un de ses ressortissants pris en otage en Irak, quelques heures après l'expiration d'un ultimatum de 72 heures fixé par ses ravisseurs, exigeant le retrait par Canberra de son contingent. L'ultimatum a expiré lundi à 21 heures. Le mufti d'Australie, cheikh Taj Eldine al-Hilali, s'est envolé lundi pour l'Irak afin d'oeuvrer en faveur de la libération de l'otage australien Douglas Wood, 63 ans. L'Australie, qui a déployé 550 soldats en Irak et compte en envoyer 350 supplémentaires, a fait savoir qu'elle ne cèderait pas aux demandes des ravisseurs.