Attentat Nouvel attentat au Liban : Une bombe fait onze blessés dans un quartier chrétien de Beyrouth. «Dans les jours qui viennent, nous risquons d'assister à de nouveaux attentats, d'être confrontés à des tentatives de déstabilisation du Liban», remarquait, il y a deux semaines, l'opposant Farid el-Khazen, politologue de l'université américaine de Beyrouth. Vendredi soir, les faits lui ont donné raison. Une bombe a explosé dans une banlieue résidentielle chrétienne de Beyrouth, blessant 11 personnes. «Nous avons eu de la chance que personne ne soit tué», soupire Georgette, venue constater l'ampleur des dégâts. Les vitres soufflées et les murs éventrés de l'immeuble bourgeois jouxtant le parking où a été placée la bombe témoignent de la violence de la déflagration, premier incident sérieux dans le pays depuis l'attentat du 14 février qui avait coûté la vie à l'ancien premier ministre Rafic Hariri. Quelques heures plus tard, le président de la République, Emile Lahoud, a appelé tous les partis au dialogue «pour sauvegarder le Liban». «je crois que ce sont les services de sécurité syriens ou libanais qui ont fait le coup. Ils utilisent ce genre de méthodes depuis des années pour créer des divisions et faire peur à la population, s'agace Samir Frangié, l'une des principales figures de l'opposition antisyrienne. Nous ne nous laisserons pas impressionner.» Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ne partage évidemment pas cette analyse. Pour lui, le seul bénéficiaire de «cet incident dangereux», c'est bien sûr l'éternel ennemi, Israël, qui «cherche à faire monter les tensions». Il a d'ailleurs une nouvelle fois refusé, samedi, le désarmement de son mouvement, comme le demandait, vendredi, le patriarche maronite Nasrallah Sfeir. «Tant que notre pays sera occupé et menacé par l'Etat hébreu, nous poursuivrons le combat», explique Ghaleb Abou Zeinab, membre du bureau politique du Hezbollah. Pour le parti islamiste, Israël occupe 25 km2 du territoire libanais, le secteur des «fermes de Chebaa».