Annonce Nouveaux restes d'ardipithèques découverts en Ethiopie Une équipe américaine a exhumé trente fossiles appartenant à neuf individus.Les fossiles des très anciens hominidés sont extrêmement rares. Surtout ceux qui précèdent l'émergence du genre Homo, dont le premier représentant est Homo habilis (2,5 à 1,6 millions d'années). Avant cette période ont vécu plusieurs pré-humains. Toumaï reste, à ce jour, le plus ancien candidat (7 millions d'années), suivi d'Orrorin (6 millions d'années). Puis il faut patientier pendant une longue période avant de trouver Ardipithecus ramidus (4,5 millions d'années) ainsi que différents australopithèques (4,2 à 2,6 millions d'années). Des fragments de mâchoire appartenant à Ardipithecus ramidus ont été découverts pour la première fois en 1992 dans le Middle Awash en Ethiopie par Tim White, paléoanthropologue à l'université de Californie (Berkeley, Etats-Unis). Ensuite, de rares restes d'une dizaine d'individus ont été mis au jour.LIGNÉE HUMAINE OU NON ?Une équipe américaine conduite par Sileshi Semaw (Institut de l'Age de la pierre, université d'Indiana, Etats-Unis) vient d'exhumer trente fossiles appartenant à neuf individus de cette espèce, doublant ainsi la population des ardipithèques. Ces restes ne comprennent malheureusement que des fragments des mâchoires supérieure et inférieure avec leurs dents, des dents éparses, une partie d'un orteil et quelques doigts. Ils ont été découverts dans les sédiments fossilifères d'As Duma (nord-est de l'Ethiopie). La datation par les isotopes de l'argon et les données paléomagnétiques fournissent un âge compris entre 4,5 et 4,4 millions d'années.Comme le précisent Sileshi Semaw et ses collègues dans la revue Nature du 20 janvier, l'étude des terrains avoisinant les fossiles préhumains montre qu'Ardipithecus ramidus vivait en compagnie d'antilopes, de rhinocéros, de girafes, d'hippopotames et de singes dans une région qui était beaucoup plus humide qu'aujourd'hui. La reconstruction de l'environnement suggère un habitat en mosaïque, composé d'une alternance de zones boisées et herbeuses."Cette découverte est intéressante car elle augmente l'échantillon concernant une espèce malheureusement mal connue", explique Louis de Bonis, professeur de paléontologie à l'université de Poitiers (Vienne).Cependant, certains spécialistes se demandent si Ardipithecus mérite d'être classé dans la lignée humaine, car personne ne dispose de restes postcrâniens qui permettraient de déterminer avec certitude si cet être était bipède ou non. Tim White et son équipe ont bien annoncé en 1994 avoir découvert un squelette presque complet d'Ardipithecus, mais à ce jour rien n'a été publié.
