Changement Nommés à 18heures, les 43 membres du gouvernement Raffarin III prendront jeudi possession de leurs nouvelles fonctions. Le premier conseil des ministres se tiendra vendredi matin. Jacques Chirac interviendra demain soir dans les journaux de TF1 et France 2. Au lendemain de l'annonce de la composition du nouveau gouvernement, la journée de jeudi a été marquée par les traditionnelles passations de pouvoirs entre les différents ministres. Le coup d'envoi a été donné dès 8h45 à Bercy par l'ancien ministre des Finances Francis Mer et son successeur Nicolas Sarkozy. Ce dernier a aussitôt déclaré à la presse que "tout serait fait pour la croissance, l'emploi et l'esprit de justice" qui seront "ses maîtres-mots" à l'avenir. L'ex ministre de l'Intérieur a rendu hommage à son prédécesseur, assurant avoir été "heureux de travailler à (ses) côtés" au sein du gouvernement, et indiquant que Francis Mer s'est montré à Bercy "un homme profondément courageux", "humain" et "sensible"."On se met au travail"A 9h45, au ministère du Travail, c'est Jean-Louis Borloo, nouveau ministre de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale, et François Fillon, promu ministre de l'Education nationale, qui ont échangé la poignée de main. "On se met au travail", a simplement déclaré M. Borloo, avant d'intégrer immédiatement son nouveau bureau. François Fillon s'est quant à lui rendu, dans la foulée au ministère de l'Education nationale où son prédécesseur, Luc Ferry, qui quitte le gouvernement, lui a passé le relais. Autre passation importante ce matin, celle du ministère de la Santé. Arrivée rue de Ségur, Philippe Douste-Blazy, qui remplace Jean-François Mattei, s'est engagé à agir avec "détermination" et "sans laxisme" pour réformer le système de santé, tout en promettant de "partager les efforts avec justice". "Il y a trois mots qui s'imposent: l'action, le courage, la justice".Dans l'après-midi, à 14h30, ce fut au tour du nouveau ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin, de céder les clés du quai d'Orsay à Michel Barnier. Il s'est ensuite rendu place Beauvau pour prendre les clefs du ministère de l'Intérieur qui lui laisse Nicolas Sarkozy.Sarkozy ému, Villepin raviLa cérémonie a revêtu un caractère exceptionnel, les deux hommes ayant choisi de s'exprimer devant plusieurs centaines de fonctionnaires de "leur" ministère, dans la Cour d'honneur. Ils se sont d'abord isolés près d'une demi-heure, pour la passation de pouvoirs proprement dite, avant de ressortir côte à côte sur le perron, face aux fonctionnaires, aux caméras et aux journalistes.Dominique de Villepin a assurés aux fonctionnaires qu'il entendait "travailler dans un esprit de solidarité, de disponibilité" et a annoncé: "je me mobiliserai sur (le) chantier de la réforme des corps et des carrières", passage particulièrement apprécié des syndicats de police. C'est un Nicolas Sarkozy triste et fatigué qui l'a écouté. "J'ai mal dormi cette nuit", a-t-il avoué, ajoutant : "je suis très ému de quitter cette maison où j'ai vécu deux années qui compteront beaucoup dans ma vie". "On (en) sort changé, humainement amélioré (parce que) j'ai vu le dévouement au quotidien, le courage".Si "l'Intérieur mérite une personnalité forte, un talent réel, vous avez (avec M. de Villepin) un grand ministre de l'Intérieur", a conclu Nicolas SarkozyCalendrierLes 43 nouveaux membres, parmis lesquels 10 femmes et un UDF, se retrouveront dès vendredi, à 11 heures, pour leur premier conseil des ministres. Le gouvernement va devoir faire face à un calendrier social chargé au lendemain des élections, avec les réformes sensibles de la Sécurité sociale, de l'emploi ou d'EDF-GDF, des dossiers sur lesquels les syndicats comptent mobiliser les 2 et 3 avril lors de journées d'action européennes.Jacques Chirac, resté silencieux depuis la débâcle des régionales et cantonales de dimanche, répondra "en direct de l'Elysée" aux questions d'Arlette Chabot et de Patrick Poivre d'Arvor, ce soir à 20h15 sur TF1 et France 2. Jean-Pierre Raffarin prononcera, quant à lui, son discours de politique générale lundi à 15 heures à l'Assemblée nationale. Selon des sources parlementaires, le Premier ministre devrait engager à cette occasion la responsabilité de son nouveau gouvernement, en vertu de l'article 49-1 de la Constitution.
