Annonce Nommé premier ministre, Jaroslaw Kaczynski durcit le ton sur la politique européenne L'exécutif polonais est désormais dirigé par les frères jumeaux Kaczynski : trois jours après la démission du premier ministre Kazimierz Marcinkiewicz, Jaroslaw Kaczynski a reçu, lundi 10 juillet, la tâche de former le nouveau gouvernement des mains de son frère Lech, président de la République depuis octobre 2005. Leader du parti conservateur PiS (Droit et justice), qui avait emporté les élections législatives de septembre 2005, le nouveau premier ministre a aussitôt formulé ses priorités. "La Pologne a besoin d'une grande transformation, a déclaré Jaroslaw Kaczynski, lundi soir, à l'occasion de sa nomination. Le travail de mon cabinet aura pour but principal de redresser la République, d'améliorer la qualité de sa vie publique et de son économie." Dans une interview parue lundi dans l'hebdomadaire Wprost, M. Kaczynski a également annoncé "une évolution de la politique étrangère polonaise". "On ne nous fera pas croire qu'il n'y a pas d'Etats-nations en Europe ni de politiques nationales. Celles-ci sont appliquées de toute évidence par nos partenaires. Je ne vois pas de raison pour laquelle nous ne devrions pas faire de même", a-t-il dit. Jaroslaw Kaczynski était déjà l'homme fort de la Pologne. Il est à l'origine de la coalition gouvernementale que son parti a formé avec les populistes de Samoobrona et les nationalistes de la Ligue des familles polonaises. La principale innovation de son cabinet, annoncée lundi, est la nomination à la tête du ministère des finances d'un économiste de 34 ans, Stanislaw Kluza, déjà vice-ministre depuis 2005. Il succède à Mme Zyta Gilowska, caution libérale du gouvernement Marcinkiewicz, dont le départ fin juin avait déclenché la dernière crise. Soucieux de rassurer rapidement les investisseurs, M. Kaczynski a répété à l'envi qu'"il n'y aura aucun danger pour les finances publiques, ni pour le déficit budgétaire" fixé à 30 milliards de zlotys (7,4 milliards d'euros) par le précédent cabinet. "M. Kaczynski a réussi à calmer les marchés qui avaient commencé à faire décrocher le zloty, le 7 juillet, à l'annonce de la démission de M. Marcinkiewicz, commente un économiste de la banque Zachodni WBK, Maciej Reluga. Maintenant, les investisseurs attendent le budget 2007. Une augmentation sensible des dépenses sociales, accompagnée d'un déficit budgétaire qui se creuse, ne serait pas sans conséquence." Ce budget - le premier de la droite conservatrice depuis son accès au pouvoir - sera soumis au Parlement en septembre.