Mort de Nirmal Verma

Mort Nirmal Verma, auteur de romans et nouvelles en langue hindie Nirmal Verma, l'un des plus célèbres écrivains en langue hindie est mort, mardi 25 octobre, à New Delhi, à l'âge de 76 ans. Né le 3 avril 1929, à Simla, dans l'Himalaya, où son père travaillait pour le ministère britannique de la défense, il publia sa première nouvelle au début des années 1950 dans un magazine d'étudiants. C'est alors qu'il prit une décision à laquelle il s'est toujours tenu, écrire dans sa langue vernaculaire, l'hindi, parlée par quelque 450 millions de personnes, et non en anglais, comme beaucoup d'autres écrivains indiens. Après la publication de son premier recueil de nouvelles, en 1959, il se retrouve à la tête d'un mouvement de jeunes écrivains, intitulé The New Story. Peu de temps après, ayant terminé ses études d'histoire à l'université de Delhi, il commence à étudier la langue tchèque. Invité à Prague, il va y rester plusieurs années et, sous sa direction, de nombreux écrivains tchèques, comme Milan Kundera, Vaclav Havel, Bohumil Hrabal ou Karel Capek, sont alors traduits en hindi. Ce séjour fut déterminant dans sa carrière et son premier roman est d'ailleurs situé à Prague. Engagé politiquement dès ses années d'université, il était à la fois communiste et proche de Gandhi. En 1956, pour protester contre l'invasion soviétique en Hongrie, il démissionne du Parti communiste indien. Il voyage beaucoup en Europe, à l'Est comme à l'Ouest, mais retourne dans son pays en 1968, après la fin du printemps de Prague. Il s'oppose vivement à Indira Gandhi, alors premier ministre, et soutient la cause du Tibet contre les gouvernements chinois et indien. Plus récemment, il s'était prononcé en faveur de Salman Rushdie, dont les Versets sataniques avaient été interdits par le gouvernement. "Il ne s'agit pas de se prononcer sur la qualité littéraire de l'oeuvre de Rushdie, écrivait-il en novembre 2002, mais de savoir si un gouvernement a le droit de décider ce que les citoyens peuvent ou ne peuvent pas lire." On retrouve dans ses romans (dont deux, Le Toit de tôle rouge et Un bonheur en lambeaux, sont disponibles en français, chez Actes Sud), toute l'ambiguïté et les contradictions de l'Inde actuelle, partagée entre traditions et modernité. Ses personnages apparaissent souvent comme déchirés, désemparés, en particulier dans leurs relations familiales. Mais il y règne aussi un charme lumineux. Il avait obtenu de nombreuses récompenses, tant en Inde qu'à l'étranger, et avait été fait récemment chevalier des arts et lettres.