Annonce Nicolas Sarkozy, sa candidature, sa famille et les âpres questions de Fogiel Encore un pas vers la candidature. Sur le plateau de l'émission de télévision "On ne peut pas plaire à tout le monde", dimanche 6 février sur France 3, Nicolas Sarkozy a laissé entendre qu'il serait candidat à l'élection présidentielle de 2007, même si Jacques Chirac devait briguer un troisième mandat. Certes, il n'a pas prononcé le nom du chef de l'Etat, mais il y a pensé très fort. Aprement questionné par les animateurs Marc-Olivier Fogiel et Guy Carlier, le président de l'UMP a dû consentir à sortir - un peu - de l'ambiguïté qu'il entretient sur cette question. "Sur le principe, s'est-il interrogé, est-ce qu'en République il y a un candidat de droit ?" Sa réponse n'a pas tardé :"Dans une République, ce qui compte, c'est la méritocratie. Chacun selon son mérite. L'idée qu'il puisse y avoir plusieurs candidats à la candidature dans une même formation politique, ce n'est quand même pas extravagant, ou alors on renonce aux élections, à la démocratie, à tout. S'il doit y avoir plusieurs candidats, le parti qui est le mien désignera démocratiquement le mieux placé pour faire triompher ses idées." Comme si le doute pouvait être permis, il a ajouté : "Personne ne sait qui, dans deux ans, moi compris, sera capable de rassembler les Français." "JE NE DIRAI PLUS ÇA" Le front perlé de sueur, le président de l'UMP s'est offert le plaisir de rappeler que d'autres, avant lui, avaient dérogé à l'union de la droite : Michel Debré et Marie-France Garaud s'étaient tous deux présentés contre Valéry Giscard d'Estaing en 1981, année de la victoire de François Mitterrand. Le premier n'était autre que le père de l'actuel président de l'Assemblée nationale, qui accuse le président de l'UMP de vouloir provoquer "une crise de régime" à chaque fois qu'il marque son désaccord avec le chef de l'Etat ; la seconde avait longtemps été la conseillère influente de Jacques Chirac. Voulue comme le point d'orgue d'une séquence médiatique marquée par l'anniversaire de ses cinquante ans, la prestation de Nicolas Sarkozy a rassemblé 4 millions de téléspectateurs. Elle fut cependant une rude bataille pour lui, même s'il a souligné qu'il n'est pas aussi "tendre" que Jean-Pierre Raffarin l'a récemment déclaré à son propos. "Toutes ces années, ces réunions, ces tours de France m'ont apporté de l'expérience", a-t-il insisté, répétant qu'il n'a "hérité" de rien, "ni d'un nom ni d'une circonscription". Un seul moment, le président de l'UMP aura paru déstabilisé : lorsque Marc-Olivier Fogiel lui a rappelé que, dans un livre d'entretiens avec Michel Denisot, Au bout de la passion, l'équilibre (Albin Michel, 1995), il avait assuré qu'il n'utiliserait jamais sa famille pour servir sa carrière. "Je ne dirai plus ça", a-t-il sobrement déclaré, avant que le réalisateur offre un plan de... Cécilia Sarkozy.