Arrestation Neuf personnes proches des islamistes algériens interpellées Neuf personnes, soupçonnées d'avoir envisagé de commettre des attentats en France, ont été interpellées, lundi 26 septembre, dans les Yvelines et dans l'Eure, d'après des sources proches de l'enquête. Elles "sont soupçonné[e]s d'avoir eu la volonté de commettre des attentats en France. Il y avait un mouvement de conspiration, une activité logistique, mais pas de projet identifié" d'attentat, a précisé une de ces sources. Les interpellés appartiennent à "la mouvance du djihadisme international", plus spécifiquement à celle du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), principal mouvement islamiste armé algérien qui a fait allégeance à Al-Qaida et a dit son intention en août de frapper en France, a-t-on ajouté. Le chef de cette cellule d'islamistes présumés, Safé Bourada, connaîtrait Rachid Ramda, actuellement emprisonné au Royaume-Uni et soupçonné d'être le financier des attentats de 1995, d'après des sources proches du dossier. M. Bourada a été condamné en 1998 pour son soutien logistique aux attentats de 1995. Interpellés avec l'appui du Raid, les suspects ont été conduits dans les locaux de la Direction de surveillance du territoire (DST) à Paris, où leur garde à vue peut durer quatre jours, comme le prévoit la législation antiterroriste, avant d'être présentés au juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière. Leurs domiciles devaient être perquisitionnés toute la journée. Un camion équipé contre le risque nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique (NRBC) avait été dépêché sur l'un des lieux d'interpellations, dans une cité de Trappes (Yvelines). L'enquête avait débuté en février 2003, avec la surveillance par la Direction centrale des renseignements généraux (DCRG) d'un homme qui venait de sortir de prison pour son implication dans la vague terroriste qui a frappé la France en 1995. Son identité et le dossier dans lequel il a été condamné n'ont pas été précisés. LA FRANCE PAS À L'ABRI D'UNE ATTAQUE TERRORISTE Menées en étroite collaboration entre la DST et la DCRG, les surveillances ont été renforcées en juin 2005, date à laquelle les services français ont reçu "des renseignements de l'étranger", a-t-on expliqué sans plus de précision. L'enquête a connu un rebondissement en juillet, après l'interpellation fortuite à Paris par une brigade anticriminalité d'une équipe qui venait de braquer une prostituée marocaine. L'enquête a établi que ces malfaiteurs étaient en relation avec "des anciens du GIA" algérien. Le GSPC est le fruit d'une scission du GIA. La vague d'attentats qui avait frappé la France au milieu des années 1990 avait été fomentée par des individus proches du GIA, dont certains, comme Khaled Kelkal, étaient originaires de cités. Depuis, les services antiterroristes français ont déjoué plusieurs projets d'actions violentes, comme celui du projet d'attentat en marge du Mondial de football de 1998, ou celui du"groupe de Francfort", des anciens combattants islamistes de Tchétchénie qui envisageaient des attaques à Strasbourg, au marché de Noël et contre la cathédrale. Dans le prolongement de cette enquête dite des"filières tchétchènes" , quatre islamistes présumés (3 hommes et une femme) avaient été interpellés en décembre 2002 à La Courneuve et Romainville (Seine-Saint-Denis), soupçonnés de projeter des attentats classiques et chimiques à Paris. Début 2004, six personnes liées à cette cellule étaient à leur tour interpellées dans la région lyonnaise dont Menad Benchellali, réputé proche du GSPC. Au printemps, d'importantes quantités d'eau oxygénée, qui peut entrer dans la composition d'explosifs, ont été trouvées à Montpellier chez Hamid Bach, lié à des volontaires partis combattre en Irak, qui a expliqué aux enquêteurs qu'il participait à la préparation d'un attentat en Italie. Depuis les attentats de Londres en juillet, les responsables de l'antiterrorisme français insistent sur le fait que la France n'est pas à l'abri d'une attaque terroriste et identifient le GSPC comme le risque principal.