Annonce Naissance en Italie d'un cheval cloné PARIS (AFP) - La naissance d'un clone de cheval castré, qui devrait permettre de restaurer la capacité de reproduction de l'animal stérilisé, doit être annoncée jeudi en France et en Italie par les laboratoires de génie génétique Cryozootech d'Evry (Essonne) et LTR-CIZ de Crémone.En mai 2003 pour la première fois, un poulain issu du clonage de sa propre mère porteuse avait vu le jour en Italie à Crémone, déjà dans le cadre des travaux du professeur Cesare Galli.Le poulain nommé Pieraz-Cryozootech-Stallion est né le 25 février dernier et doit être présenté jeudi à Crémone, selon un communiqué du laboratoire français. Il est le clone du champion du monde d'endurance 1994 et 1996 Pieraz, propriété de la cavalière américaine Valérie Kanavy.Pieraz avait été castré pour des raisons de sécurité, comme c'est souvent le cas pour les chevaux d'endurance. Le poulain dont il est à l'origine est en "parfaite santé" et pesait 42 kg à sa naissance, selon la même source.Approchée par Eric Palmer, PDG de la société Cryozootech, en 2002, Valérie Kanavy championne d'endurance avait alors autorisé la société Cryozootech à réaliser une biopsie sur son cheval Pieraz. "Nous ne sommes pas sur le créneau des chevaux de courses, mais plutôt sur celui des chevaux de sport", a déclaré Eric Palmer. Il a ajouté que contrairement aux autres disciplines, "les épreuves d'endurance n'exigent pas d'inscription à un stud-book (ndlr: livre de race) pour les chevaux participants".Eric Palmer avait annoncé, en début de l'année, que sa société ferait appel à une collaboration internationale et que son laboratoire possédait déjà des gestations en cours. Fruit de la collaboration entre le laboratoire français chargé principalement de la sélection des chevaux et de la collecte des biopsies et un laboratoire italien qui effectue les micromanipulations et les transferts d'embryons, le poulain clone sera exclusivement destiné à être étalon. Il devra transmettre son patrimoine génétique à sa descendance."On ne peut, à l'heure actuelle, garantir que le clone sera aussi bon compétiteur que son jumeau génétique", a précisé Cryozootech. "Par contre dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine génétique cette technique est fiable", a ajouté le PDG de la société, en réponse à l'inquiétude manifestée dans le monde des éleveurs de chevaux de courses.En septembre 2004, Jean-Paul Marmion, entraîneur du trotteur-vedette Général du Lupin, avait affirmé à la presse avoir été approché par Cryozootech en vue du clonage de son pensionnaire, ce qui avait suscité un grand émoi dans le milieu des courses hippiques.Henri Bozo, responsable du Haras des Monceaux à Lisieux (Calvados) spécialisé dans l'élevage de chevaux de courses, ressent "le clonage comme une idée ridicule". "Ce qui est beau dans ce métier c'est d'utiliser ce que nous donne la nature et de ne pas chercher à la maîtriser", ajoute-t-il.Cryozootech possède une banque de gènes de plus de trente chevaux, tous exceptionnels dans des disciplines aussi variées que l'endurance, le concours d'obstacles, le dressage ou dans des races telles que le trait mulassier ou le baudet du Poitou. Selon Eric Palmer, les collaborations avec d'autres laboratoires, en particulier, américains devraient "bientôt aboutir".
