Nouveau/elle Naissance d'un bébé après une auto-transplantation de tissus ovariens de la mère La naissance d'un bébé, jeudi 23 septembre, obtenue après transplantation de tissus ovariens, conservés congelés, sur une femme qui avait subi une chimiothérapie anti-cancéreuse, est annoncée par des gynécologues belges dans un article de la revue médicale britannique The Lancet, mis en ligne vendredi, sur son site Internet, www.thelancet.com. Pour les cliniques universitaires Saint-Luc, l'établissement bruxellois où la mère, une Belge de 32 ans, a donné naissance à Tamara, une petite fille de 3,72 kg, jeudi, cette première médicale donne espoir à toutes les femmes ayant subi de lourds traitements anticancéreux. C'est "le premier cas de naissance vivante" après la réussite de la greffe de fragment d'ovaires prélevés chez la patiente puis congelés, avant d'entamer la chimiothérapie, selon un procédure appelée "auto-transplantation orthotopique (dans la cavité pelvienne) de tissus ovariens cryopréservés", souligne la revue. AUTO-GREFFE Selon le principal auteur, le professeur Jacques Donnez, de l'université catholique de Louvain à Bruxelles, ce résultat "ouvre de nouvelles perspectives pour les jeunes patientes cancéreuses confrontées à une insuffisance ovarienne précoce", ou une ménopause précoce induite par la chimiothérapie ou la radiothérapie, anéantissant ainsi tout espoir de grossesse. "La cryoconservation [conservation par le froid] devrait être une option offerte à toutes les jeunes femmes chez lesquelles un cancer est diagnostiqué, à côté des autres options existantes pour préserver leur fertilité (maturation in vitro d'ovocytes immatures, congélation d'embryon...)". La jeune femme a ainsi pu avoir un bébé sept ans après la mise à l'abri de son tissu ovarien avant de commencer le traitement pour son cancer, une maladie de Hodgkin, variété de lymphome. Bien que devenue infertile après la thérapie anticancéreuse, elle a pu avoir de nouveau des cycles menstruels avec ovulation, cinq mois après la transplantation. Onze mois après l'auto-greffe, elle était enceinte par fécondation naturelle. PROCÉDURE FACILITÉE POUR LES HOMMES En mars 2004, des spécialistes américains rapportaient dans The Lancet avoir conduit une procédure similaire chez une femme de 30 ans devenue stérile après une chimiothérapie pour cancer du sein. Cependant, ils avaient eu recours à la fécondation in vitro et au transfert d'un embryon sans obtenir de grossesse. La chimiothérapie et la radiothérapie peuvent altérer la fertilité des cancéreux, celle des femmes comme celle des hommes. Mais ces derniers, s'ils le souhaitent, peuvent envisager une paternité ultérieure en donnant leur sperme à congeler avant d'entreprendre un tel traitement. Alors que la congélation des ovocytes, dont le recueil nécessite des traitements hormonaux souvent incompatibles avec le cancer, est loin d'être aussi bien maîtrisée.