Premier/e Naissance de faons par fécondation in vitro, une première en Europe PARIS (AFP) - Trois faons issus d'une fécondation in vitro avec des embryons congelés sont nés au centre Inra de Clermont-Ferrand-Theix, une première en Europe destinée à promouvoir la préservation des espèces menacées, a annoncé lundi l'Inra dans un communiqué."Trois biches ont donné naissance à la mi-septembre à trois faons en bonne santé", a précisé l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) en soulignant que cette première fécondation in vitro de cervidés "ouvrait la voie à son utilisation en vue de la conservation de la biodiversité".Cette expérience a été réalisée avec des biches élaphe, l'espèce la plus commune dans les forêts françaises, en collaboration avec l'Espace animalier de la Haute-Touche à Obterre (Indre), appartenant au Muséum national d'histoire naturelle et qui possède une collection de plus de 300 cervidés.Des faons issus de fécondation in vitro sont déjà nés en Nouvelle-Zélande, mais les embryons alors utilisés n'avaient pas été congelés, a précisé à l'AFP Pascal Mermillod, responsable de l'équipe "follicules, ovocytes et développement" du centre Inra de Tours.Par ailleurs, a-t-il souligné, "le taux de succès est relativement important". Des embryons avaient été implantés chez cinq femelles et trois d'entre elles ont mis bas. "C'est un résultat encourageant, surtout avec des embryons congelés", a noté l'ingénieur."Le prochain objectif de ces recherches, a poursuivi l'Inra dans son communiqué, est de disposer d'embryons issus de la fécondation in vitro chez les espèces menacées et de les faire porter par des femelles d'espèces communes, afin d'amplifier la descendance des animaux les plus rares".Le directeur de l'Espace animalier du Muséum, Xavier Legendre, a souligné pour sa part dans un entretien téléphonique que cette technique de conservation par congélation permettait de "diversifier au maximum une génétique un peu rétrécie" du fait du nombre limité de spécimens de ces espèces menacées.Ces recherches ont déjà commencé à être appliquées à un cousin relativement éloigné du cerf élaphe, le cerf sika du Japon. Des embryons de cette espèce non menacée ont été congelés et doivent être implantés sur des mères porteuses, a encore précisé M. Mermillod."Il y a des espèces proches du cerf sika qui sont, elles, très menacées", a-t-il déclaré, en expliquant qu'il s'agit de partir d'espèces communes pour se rapprocher petit à petit de celles qui sont "tellement précieuses que l'on ne peut pas se permettre d'erreur".Le laboratoire de M. Mermillod utilise déjà cette technique de fécondation avec la vache, le porc, la chèvre, le mouton ou le cheval.Mais "pour chaque nouvelle espèce sur laquelle on travaille, on est obligés d'adapter les techniques aux besoins spécifiques des ovocytes, spermatozoïdes, embryons", a-t-il dit.
