Annonce Motion de censure votée contre le premier ministre somalien Ce désaveu fait peser de nouvelles menaces sur le laborieux processus de paix en Somalie, ravagée depuis 1991 par une guerre civile qui a fait quelque 500 000 morts.Le nouveau premier ministre somalien, Mohammed Gedi, ainsi que son gouvernement ont été officiellement renversés samedi 11 décembre par une motion de censure votée par une majorité des membres du Parlement. Le vote a eu lieu au Kenya, car tous les responsables de l'administration somalienne se trouvent dans ce pays, en raison de l'insécurité régnant en Somalie. Cent quatre-vingt quatre députés ont voté pour la motion, quatre se sont abstenus et seulement cinq ont voté contre, a constaté un journaliste de l'AFP. Les autres députés de l'Assemblée nationale, qui compte 275 sièges, n'étaient pas présents. La motion avait été déposée dans la matinée par 95 parlementaires accusant le chef du gouvernement d'occuper son poste illégalement et de ne pas respecter le principe d'une répartition équitable du pouvoir entre les clans principaux du pays.Le premier ministre n'avait pas reçu l'investiture du Parlement après sa nomination par le président Abdullahi Yusuf Ahmed, le 3 novembre, comme le stipule la Charte nationale de transition, sorte de Constitution intérimaire, a expliqué un parlementaire, Zakaria Mohamoud Abdullahi. De plus, selon ce parlementaire, le gouvernement formé par M. Gedi le 1er décembre ne respectait pas le principe d'une répartition équitable du pouvoir entre les cinq clans les plus importants. "La Charte a été violée, et nous sommes les défenseurs de la loi", a déclaré le parlementaire devant ses collègues, lors d'une réunion du Parlement à Mbagathi, dans la banlieue sud de Nairobi."C'EST ABSOLUMENT ILLÉGAL""C'est une bonne journée pour la démocratie en Somalie", s'est félicité, après le vote, le député Mustaf Duhulow. "Le Parlement a montré qu'il était responsable et qu'il fait attention à la bonne gouvernance". Selon M. Duhulow, le chef du gouvernement a sous-estimé le Parlement et la Constitution de transition.Le gouvernement de M. Gedi a été le premier à être reconnu par la majorité des clans qui se partagent le contrôle de ce pays de la Corne de l'Afrique depuis la chute du président Mohammed Siad Barre, en 1991.Un ministre et deux vice-ministres du gouvernement avaient annoncé, mercredi, leur démission, estimant que les membres du gouvernement Gedi étaient trop nombreux et ne représentaient pas de façon équitable les clans de Somalie.Vétérinaire et universitaire chevronné, l'éphémère premier ministre somalien, âgé de 52 ans, avait très peu d'expérience en politique.Le porte-parole du gouvernement a qualifié le vote des députés d'"illégal", affirmant que l'équipe du premier ministre restait en place. "Nous ne reconnaissons pas le vote, c'est absolument illégal. Le gouvernement de Gedi continuera et se présentera très prochainement devant le Parlement pour avoir un vote de confiance", a indiqué le porte-parole du gouvernement Abdurahaman Nur Dinare.
