Découverte Mona Lisa ou le sourire d'une jeune maman La Joconde peinte par Léonard de Vinci entre 1503 et 1507 Des chercheurs canadiens pensent avoir percé l'énigme du sourire de la Joconde grâce à une technique à base d'imagerie numérique en trois dimensions. Cela pourrait être une révolution dans l'histoire de la peinture. Depuis cinq siècles, chercheurs et passionnés d'art du monde entier s'interrogent sur l'énigmatique sourire de Mona Lisa. Une équipe de chercheurs canadiens vient de trouver une réponse à leurs multiples interrogations sur les zygomatiques de La Joconde. Selon eux, la jeune femme sourit car elle vient d'accoucher de son second fils. Les résultats d'une étude commanditée par le musée du Louvre et réalisée grâce à un système de balayage laser sophistiqué, en couleurs et en trois dimensions, ont été dévoilés mardi à Ottawa. Elle a permis de découvrir que Mona Lisa était enveloppée d'un "voile de gaze" fine et transparente, attaché à l'encolure du corsage, normalement porté à l'époque par les femmes enceintes ou venant d'accoucher, a indiqué Bruno Mottin conservateur au Centre de recherche et de restauration des musées de France. "Ce tableau a été peint pour commémorer la naissance du second fils de Mona Lisa. C'est une femme qui vient d'avoir un enfant, qui se tourne vers vous, vous fixe des yeux et sourit légèrement", a-t-il dit. La technique du "sfumato" "Notre surprise a été de découvrir des choses qui n'avaient jamais été vues jusqu'à présent", grâce à une technique de réflectographie infrarouge, qui permet de rendre transparents certains pigments et de voir à travers les couches de peinture", a ajouté Bruno Mottin. Cette méthode a également permis de s'apercevoir que la Joconde n'avait pas les cheveux libres, "mais retenus en un chignon couvert par un bonnet à l'arrière de la tête". On avait toujours cru que Mona Lisa avait les cheveux libres, mais cela surprenait les historiens car ce type de coiffure à la Renaissance était "typique des jeunes filles et des femmes de mauvaise vertu, ce qui n'était pas normal pour cette femme de bonne famille, épouse d'un marchand de soie", a-t-il expliqué. "Le balayage 3D de la Joconde ne nous a pas seulement aidés à approfondir notre compréhension de la technique "sfumato" utilisée par Léonard, constituée d'effets vaporeux fortement ombrés, mais nous aidera aussi à nous attaquer aux problèmes de conservation", a déclaré Henri Loyrette directeur du musée du Louvre. Tous les mystères du voile vaporeux qui enveloppe le sourire de la Joconde n'ont cependant pas été percés et les experts vont poursuivre leurs recherches sur le "sfumato". Malgré l'hypothèse de la maternité de Mona Lisa, le sourire le plus célèbre du monde n'en demeure pas moins le plus énigmatique et le plus commenté.