Accord MM. Sharon et Abbas annoncent la suspension des hostilités Le président palestinien, Mahmoud Abbas, et le premier ministre israélien, Ariel Sharon, ont proclamé, mardi 8 février, un cessez-le-feu formel après quatre ans de violence, au cours desquelles 4 300 personnes ont trouvé la mort. Le Hamas déclare pour sa part que cette annonce n'engage que le président palestinien. L'annonce de cette suspension des hostilités a été faite au terme d'une rencontre entre les deux hommes, mardi 8 février, dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, sur les rives de la mer Rouge, en présence du président égyptien, Hosni Moubarak, hôte du sommet, et du roi Abdallah de Jordanie. "Nous sommes convenus avec le premier ministre Ariel Sharon de cesser tous les actes de violence contre les Israéliens et les Palestiniens où qu'ils soient", a déclaré M. Abbas, élu début janvier à la tête de l'Autorité palestinienne en remplacement du défunt Yasser Arafat. "Lors de ma rencontre aujourd'hui avec le président Abbas, nous sommes tombés d'accord pour que les Palestiniens cessent partout tous les actes de violence contre des Israéliens et, parallèlement, pour qu'Israël cesse partout ses activités militaires contre les Palestiniens", a confirmé M. Sharon. "Le calme qui prévaudra sur nos territoires à compter d'aujourd'hui est le commencement d'une nouvelle ère", a assuré M. Abbas, qui avait obtenu quelques jours après son élection une trêve de facto des mouvements radicaux palestiniens partisans de la poursuite de l'Intifada. "UN AVENIR MEILLEUR" "Pour la première fois depuis longtemps, il existe dans notre région un espoir en un avenir meilleur pour nous et nos petits-enfants", lui a fait écho le chef du gouvernement israélien. Le sommet de Charm el-Cheikh est la première réunion au plus haut niveau entre les deux parties depuis le début de l'Intifada, fin septembre 2000. Il a été préparé ces derniers jours par des rencontres bilatérales qui laissaient espérer un cessez-le-feu officiel. Israël, qui a multiplié les gestes de bonne volonté après avoir constaté que la trêve de facto tenait bon, souhaitait que la rencontre se concentre sur les problèmes de sécurité, tandis que la partie palestinienne espérait qu'elle débouche aussi sur la relance de la "feuille de route" internationale pour la paix. On ignore pour le moment si des progrès ont été réalisés sur cette voie, où les deux parties ont été invitées à s'engager par les Etats-Unis, dont le nouveau secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, a rencontré ces dernières 48 heures MM. Sharon et Abbas. Mais, de source palestinienne autorisée, on déclare que ces derniers ont prévu de nouvelles rencontres au cours des prochaines semaines pour poursuivre leur dialogue. En Italie, où elle se trouvait mardi matin avant de se rendre à Paris dans l'après-midi, Mme Rice s'est montrée optimiste en déclarant : "J'ai constaté que ces deux dirigeants avaient compris que le moment était venu d'avancer". DÉCLARATION DU HAMAS Le mouvement islamiste radical Hamas a pour sa part annoncé que l'annonce de la fin des violences contre Israël faite mardi par le président Abbas n'engageait que l'Autorité palestinienne. Cette annonce "n'exprime que la position de l'Autorité palestinienne. Elle n'exprime pas les positions des mouvements palestiniens", a déclaré à Gaza Mouchir Al-Masri, porte-parole du Hamas. A Beyrouth, Oussama Hamdane, un autre porte-parole du Hamas, a également indiqué que l'accord israélo-palestinien mettant fin aux violences conclu à Charm el-Cheikh "n'engageait pas la résistance palestinienne".