Annonce Michèle Alliot-Marie dit avoir été visée au travers de son conjointLa ministre de la défense, Michèle Alliot-Marie, qui était l'invitée de l'émission "Questions ouvertes" sur France 2, jeudi 4 mai, a déclaré "avoir été visée", elle aussi, par l'affaire Clearstream, au travers de son conjoint, le député UMP Patrick Ollier, dont le nom a été évoqué dans l'affaire. "Je suis choquée et je suis en colère (...) J'estime qu'on a cherché à me viser." "J'ai appris très récemment, par la presse, que j'ai été moi-même déstabilisée par ces opérations qui visent un certain nombre de politiques, au travers de mon conjoint", a déclaré Mme Alliot-Marie."C'est quelque chose que je viens d'apprendre et je trouve que c'est moi qui suis visée dans cette affaire. J'ai été habituée à beaucoup de choses [en politique], mais là je suis choquée et en colère", a-t-elle lancé. "Je peux être une cible aussi, ne nous le cachons pas, parce qu'on parle de moi pour un certain nombre de postes", a-t-elle ajouté sans citer Matignon pour lequel elle avait été pressentie après le départ de Jean-Pierre Raffarin en mai 2005.Dans le compte-rendu de la réunion du 9 janvier 2004 au Quai d'Orsay, publié mercredi par Le Monde, le général Philippe Rondot évoquait dans une note saisie par les juges le nom de Patrick Ollier, à propos duquel la consigne fut donnée à M. Rondot : "Ne rien communiquer au ministère de la défense." Selon ce document, le conjoint de Mme Alliot-Marie était "suspecté au cours de la réunion d'accointances excessives avec certains pays arabes". Priée de dire si Patrick Ollier entendait se constituer partie civile, elle a répondu : "Effectivement, il a l'intention d'y donner une suite."Michèle Alliot-Marie a estimé que les juges chargés d'élucider l'affaire devaient désormais répondre à trois questions : qui a "trafiqué des fichiers" de Clearstream, qui a "envoyé une lettre anonyme" au juge avec ces fichiers, qui a "monté cette affaire et a éventuellement manipulé".Elle a précisé que le général Philippe Rondot, son ancien conseiller, ne lui avait pas parlé de la seconde liste et qu'elle s'en était tenue à une enquête sur le premier listing, concernant des industriels et membres de son ministère. "Il n'avait pas à m'en parler parce que ce n'était pas dans nos compétences", a-t-elle avancé. "En ce qui concerne la deuxième affaire, celle des politiques, je n'en suis pas informée. J'en suis informée par des rumeurs de presse au début de l'été 2004", a-t-elle ajouté.Soupçonnée dans certains articles de presse d'avoir été au courant de l'affaire dès 2003 et de l'avoir couverte, Mme Alliot-Marie avait alors "formellement" démenti l'affirmation. Elle avait souligné n'avoir jamais eu connaissance d'une liste de noms politiques à cette date. Elle avait peu avant qualifié de "mystère" la perquisition de ses bureaux au ministère de la défense, ordonnée le 13 avril
