Mort de Michel Grisolia
Mort Michel Grisolia - L'écrivain et scénariste Michel Grisolia est mort, mardi 29 mars, à Paris, des suites d'un accident vasculaire cérébral. Il était âgé de 56 ans.Né le 12 août 1948 à Nice, Michel Grisolia avait été critique de cinéma au Nouvel Observateur de 1975 à 1979, puis à L'Express depuis 1994. Il avait signé des articles pour la revue de la Fédération des ciné-clubs cinéma, La Nouvelle Revue française, Positif, Le Nouveau Cinémonde, Les Lettres françaises, Mystère Magazine et L'Evénement du jeudi.Parolier de la chanteuse Marie-Paule Belle (à laquelle il avait consacré un livre chez Seghers, en collaboration avec Françoise Mallet-Joris), mais également de Régine, Fabienne Thibault et Demis Roussos, il avait adapté plusieurs "Maigret" pour la télévision, et cosigné les scénarios et dialogues de films de Claude Berri (Je vous aime), Pierre Granier-Deferre (L'Etoile du Nord, d'après Simenon, dont il était grand connaisseur), André Téchiné (J'embrasse pas), Régis Wargnier (Sang neuf), Fran-cis Girod (Le Grand Frère, Délit mineur, Passage à l'acte).Romancier, Michel Grisolia avait lui-même adapté certains de ses titres : Le Choix des armes pour Alain Corneau, Les Soeurs du Nord pour Joël Santoni, ainsi que L'Homme aux yeux tristes, dont le personnage principal, la détective Hélène Franck, était devenue l'héroïne d'une série télévisée, SOS disparus. Son premier roman, L'Inspecteur de la mer (1977), était devenu Flic ou voyou devant la caméra de Georges Lautner, avec Jean-Paul Belmondo.FILMS D'AUTEUR ET NANARSStyliste mordant et doté d'un humour narquois, ami fidèle et doté d'une vaste culture, féru de films d'auteur comme de nanars dont il savourait le second degré, Michel Grisolia, dit Grigri, avait publié une trentaine d'ouvrages, essentiellement policiers. Dès L'Inspecteur de la mer, situé dans sa ville natale, aux relents glauques, bientôt suivi par Barbarie Coast et par Haute Mer, ce représentant de la littérature populaire la plus noble imposait sa science de l'intrigue venimeuse, ses dons d'observation caustique, son goût pour les cadavres exquis."Pas loin d'Eugène Sue, tout près de Gustave Lerouge", écrivait Pierre Ajame en 1977, Michel Grisolia arrachait les fleurs d'un mal nommé fric, corruption. Les noms de James Hadley Chase ou de John Updike étaient cités dans les comptes rendus de ses divertissements voués au crime et au mystère. Georges Conchon honora en son temps le talent de ce malicieux misanthrope qui savait être à la fois "un raconteur pervers d'histoires" et un "écrivain".