annonce MG Rover au bord de la faillite après l'échec du plan de sauvetage LONDRES (AFP) - L'échec du plan de sauvetage de MG Rover, qui reposait sur son rachat par la firme chinoise SAIC, annonce la fin du dernier constructeur automobile britannique et la perte probable de milliers d'emplois. La situation était encore confuse vendredi matin, quelques heures après l'annonce dans la nuit de l'échec des négociations avec SAIC (Shanghai Automotive Industrial Corporation), qui menace 6.100 emplois directement et quelque 18.000 indirectement. Selon la ministre du Commerce et de l'Industrie, Patricia Hewitt, MG Rover a entamé les procédures de sa mise en faillite en se plaçant sous administration judiciaire jeudi soir. "C'est une bien triste journée pour les employés de MG Rover, leurs familles, leurs fournisseurs et la population des Midlands", a déclaré Mme Hewitt vendredi à la BBC. Elle a précisé que John Towers, le directeur général de la holding Phoenix Venture, propriétaire du dernier constructeur automobile indépendant de Grande Bretagne, lui avait téléphoné à 21H20 (20H20 GMT) jeudi pour lui annoncer qu'il appelait un administrateur judiciaire. Un employé entre dans l'usine Rover de Longbridge, à Birmingham, le 7 avril 2005 © AFP Max Nash Mais dans un communiqué publié dans la nuit, Rover n'a pas fait état de procédures de faillite, indiquant simplement avoir chargé le cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers de le conseiller sur les mesures à prendre. PricewaterhouseCoopers a confirmé à la BBC qu'il aiderait Rover, mais pas en tant qu'administrateur financier, chargé d'évaluer les actifs et les dettes du groupe en vue d'une éventuelle liquidation. Interrogée vendredi matin, une porte-parole de MG Rover a souligné que "rien n'était confirmé", reconnaissant une certaine confusion. "Chacun tient un discours différent, mais rien n'est encore certain ni clarifié", a-t-elle ajouté. Les employés se sont rendus à l'usine vendredi matin, même si les chaînes de production sont à l'arrêt en raison de la suspension des livraisons de plusieurs fournisseurs, qui craignent de ne pas être payés. "Tout le monde est là", a assuré la porte-parole. Alors que la campagne pour les législatives vient de s'ouvrir en Grande-Bretagne, le gouvernement travailliste de Tony Blair a promis une aide d'urgence de 40 millions de livres (56 M EUR) pour les sous-traitants de MG Rover, mais la cacophonie qui régnait vendredi ne faisait qu'affaiblir le peu de crédibilité du groupe. Les discussions avec SAIC représentaient les négociations de la dernière chance pour MG Rover, dont la gamme est vieillie et les ventes baissent inexorablement. Selon l'agence Chine nouvelle, le constructeur automobile chinois a abandonné son projet de rachat à cause de la mauvaise santé financière de MG Rover. "Il fallait que nous soyons sûrs que Phoenix Venture Holdings n'allait pas faire faillite lorsque des nouvelles voitures commenceraient à sortir des chaînes de montage en 2007", a indiqué une source anonyme proche des négociations citée par l'agence officielle chinoise. La secrétaire britannique au Commerce, Patricia Hewitt, à New-Dehli le 13 janvier 2005 © AFP/Archives Prakash Singh "Si cela avait pu être assuré, SAIC aurait été prêt à poursuivre les négociations pour prendre une participation de 75% dans Rover", a poursuivi cette source, selon laquelle "la situation financière de Rover était pire que ce que le gouvernement britannique et Rover avaient initialement pensé". SAIC craignait également d'être responsable du paiement des retraites des salariés de Rover et de la dette de Rover vis-à-vis de BMW. Le groupe chinois s'inquiétait enfin d'éventuelles objections des autorités de régulation européennes sur les aides que le gouvernement britannique s'apprêtait à fournir pour sauver MG Rover. Pour Geoff Liu, un analyste de Auto Resources Asia consultancy basé à Shanghai, les efforts du gouvernement chinois pour prévenir une surchauffe dans le secteur automobile à domicile, où les ventes marquent le pas depuis l'année dernière, ont pu contribuer à faire capoter l'accord.