Attentat meurtrier dans l'Est de la Turquie L'explosion d'une bombe au passage d'un train assurant la liaison entre les villes turques d'Elazig et de Tatvan a fait dérailler deux wagons samedi 2 juillet dans la province de Bingol, faisant six morts et douze blessés, selon les autorités ferroviaires turques. Une autre attaque contre un train venu apporter des secours aux victimes du premier attentat, annoncée plus tôt dans la journée, n'a pas été confirmée. "Le train en provenance d'Elazig et assurant la liaison Elazig-Tatvan a fait l'objet d'une attaque à la bombe entre Suveren et Genc (province de Bingol) à 10H20 (7H20 GMT)", a affirmé la Compagnie nationale des chemins de fer (TCDD) dans un communiqué . "La bombe, déposée sur les rails, a été actionnée par une commande à distance, provoquant le renversement d'un fourgon et d'un wagon de passagers", poursuit le document. Selon Mehmet Ayci, un porte-parole de la (TCDD), l'attentat a fait six morts, tous des agents de sécurité appartenant à la compagnie, et huit blessés. "Tous les blessés, dont trois sont dans un état grave, ont été transportés par des hélicoptères de l'armée vers un hôpital de Genç", la sous-préfecture dont dépend le lieu de l'attentat, a-t-il poursuivi. "Il ne reste plus personne dans les wagons renversés". Le convoi, composé d'une quinzaine de wagons, dont trois de voyageurs, transportait 45 passagers et 11 personnels au moment de l'incident, selon le communiqué de la TCDD. Un précédent bilan faisait état de cinq morts et huit blessés. Le fonctionnaire, qui avait mentionné plus tôt dans la journée une autre attaque contre un deuxième train "dans la région", a estimé, en l'absence de communications internes sur le sujet, que "l'information était probablement sans fondement". Fikret Zaman, le préfet adjoint de Bingol avait également évoqué, selon l'agence de presse Anatolie, qu'un deuxième train, chargé de porter secours aux victimes de l'attentat, avait fait l'objet d'une attaque et avait déraillé. Le président turc Ahmet Necdet Sezer et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan ont présenté leurs condoléances aux victimes de l'attentat et "condamné cette attaque" terroriste, selon Anatolie. L'attentat a été imputé par une source de sécurité locale, aux rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), actifs dans cette région à majorité kurde et qui ont à plusieurs reprises fait usage de mines télécommandées contre des cibles militaires. Le sud-est anatolien a été le théâtre d'une guerre sanglante opposant les forces de sécurité turques aux rebelles indépendantistes du PKK entre 1984 et 1999. Quelque 37.000 personnes ont péri lors de ces affrontements. Les accrochages ont repris à un niveau moindre après que le PKK eut mis fin, en juin 2004, à un cessez-le-feu décrété unilatéralement en 1999. Ils ont gagné en intensité depuis le début du printemps. Arrivé sur les lieux de l'attentat, Talat Aydin, le directeur adjoint de la TCDD, a affirmé aux journalistes que les trains circulant dans la région étaient équipés, en raison des risques d'attentat, de locomotives et de wagons blindés, a rapporté Anatolie.