Mort de Max Rouquette:
Mort Max Rouquette: mort d'un grand écrivain, occitan et universel PARIS (AFP) - L'écrivain, poète et dramaturge de langue d'Oc Max Rouquette, mort mercredi dernier à son domicile de Montpellier (Hérault) à l'âge de 96 ans, était l'auteur d'une oeuvre à la fois universelle et ancrée dans sa région languedocienne.Cité comme un des prétendants au Nobel de littérature, Max Rouquette, décédé des suites d'une embolie pulmonaire, était un écrivain sensuel, un superbe styliste, auteur d'une oeuvre très diverse (romans, récits, nouvelles, poèmes, théâtre).Ses livres, écrits en occitan, évoquent la grandeur et la simplicité naturelles de son pays et des hommes qui l'habitent. Ils ont été traduits en anglais, allemand, hollandais, japonais, italien, portugais, hongrois, polonais, catalan et arabe: Max Rouquette était davantage connu hors de son pays que dans la France du nord.Max Rouquette, qui a traduit souvent lui-même en français ses textes, a choisi l'occitan par fidélité à son enfance, à une époque où une part de cette culture menaçait de disparaître. Il aura joué un rôle irremplaçable en faveur de cette culture.Dès sa jeunesse, il a rejoint le mouvement occitaniste, collaborant aux revues Oc et Occitania, et il fût l'un des fondateurs en 1945 de l'Institut d'études occitanes.Parmi ses poèmes les plus connus figurent "Somnis dau matin" (Les songes du matin), "Somnis de la nuoch" (Les songes de la nuit), "La pietat dau matin" (La piété du matin). Son texte en prose, une somme de récits en cinq tomes, "Verd paradis" (Vert paradis), avait fait l'objet d'une lecture au Festival d'Avignon par la comédienne Nada Strancar."Lire Max Rouquette, c'est découvrir un univers d'écriture d'une richesse infinie, un univers dans lequel on se sent en immédiate familiarité tant toute la condition humaine transpire à chaque mot avec une pureté inégalable", selon la préface écrite par Jean Carrière à l'édition en langue française de "Vert Paradis".La publication, depuis peu, aux éditions de Paris de "Vert Paradis", puis de recueils de nouvelles comme "Le Grand Théâtre de Dieu" et "le Corbeau rouge", nourries de l'observation des saisons et des jours a permis d'élargir le lectorat de cet homme qui a consacré sa vie à tenter de "saisir l'éblouissement comme l'effroi d'être au monde".Max Rouquette a écrit aussi pour le théâtre une tragédie, "Médée", qui avait été mise en scène aux Amandiers de Nanterre il y a deux ans, et au Studio de la Comédie-Française avait été monté "Le glossaire" par Vincent Bossard.Il était aussi l'auteur de pièces comme "Le Médecin de Cucugnan", "La Comédie du miroir" ou "La Pastorale des voleurs". Plusieurs autres pièces sont en instance de parution comme "Les Sept Planètes", "La Cendre et le Sel" ou "L'Epopée de Pappa Popov".A l'âge de 93 ans, il a publié pour la première fois un livre rédigé d'abord en français, "Ils sont les bergers des étoiles", sorte de livre-bilan où il s'abstient cependant de trop parler de lui. Ce n'était pas le genre de cet homme pudique et sage, qui n'était pas sans liens de parenté avec Giono et dont la reconnaissance du public commençait petit à petit à s'étendre.Il dit, dans cet ouvrage, parler de "souvenirs, non pas en direct, mais revus à loisir dans le miroir de la réflexion et de la rêverie. En accordant plus d'intérêt à l'esprit des faits et à l'imaginaire qu'il développe, qu'à l'événementiel".