Mort de Maurice Baquet
Mort Maurice Baquet est mort - Le célèbre acteur et violoncelliste Maurice Baquet est mort vendredi à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) Il était âgé de 94 ans. Joyeux et talentueux touche-à-tout indissociable de son violoncelle qu'il ne quittait jamais, Maurice Baquet a consacré sa carrière au théâtre, à l'opérette, au cinéma, à la musique et à la montagne.Il est né le 26 mai 1911 à Villefranche-sur-Rhône (Rhône). Jeune homme, il se destine à une carrière de violoncelliste. A 18 ans, il monte à Paris pour perfectionner son art. Après des études au Conservatoire, il se présente au concours de l'orchestre de l'Opéra, sans succès. Renonçant à une carrière de musicien classique, Maurice Baquet se tourne vers la comédie. Premier film dans lequel il joue: "Les beaux jours", réalisé par Marc Allégret. Sur le tournage, il rencontre Jean-Louis Barrault qu'il retrouvera plus tard en 1933 au sein du groupe Octobre. C'est là, qu'avant guerre, il fait ses classes théâtrales en compagnie de Jacques et Pierre Prévert, Marcel Duhamel, Mouloudji et Roger Blin. Au cinéma, il tourne dans "Le crime de Monsieur Lange" et "Les Bas-Fonds" de Jean Renoir, "Le chant de l'exilé" et "Dernier atout" de Jacques Becker. En 1940, il part en tournée en Afrique du Nord avec Pierre Brasseur, Odette Joyeux et Pierre Prévert. Il crée ensuite une dizaine d'opérettes de Francis Lopez, dont "Andalousie" en 1947 avec Luis Mariano, et montera de nombreux one-man-show. Son amour pour la musique ne se dément pas et il intègre son violoncelle, surnommé "Cerebos", dans plusieurs de ses spectacles. Et notamment dans un numéro de music-hall, tenant de la loufoquerie et de l'acrobatie, où il mime tous les sports. C'est d'ailleurs en compagnie de son instrument que Robert Doisneau, son ami pendant près d'un demi-siècle, l'aura souvent photographié, sous la pluie, près d'un lac, à New York ou sur fond de Mer de glace. De Doisneau, qui lui consacra un ouvrage intitulé "Ballade pour violoncelle et chambre noire", Baquet disait: "C'était mon premier frère, l'ami irremplaçable et inoubliable par excellence. De la Libération jusqu'à sa mort, nous ne nous sommes jamais quittés. Nous nous téléphonions ou nous écrivions quotidiennement quand le métier nous séparait". Maurice Baquet était également un remarquable alpiniste. Il fut pendant 15 ans le compagnon de cordée de Gaston Rebuffat, avec lequel il réussit en 1956 la "première" de la face sud de l'Aiguille du Midi. Il a participé également à des films de montagne, dont "Premier de cordée" de Louis Daquin qu'il tourne en 1943, et "Etoiles et tempêtes" qu'il réalise avec Gaston Rebuffat et Georges Tairraz en 1956. Il était membre d'honneur et Choucas d'or de la Compagnie des guides de Chamonix. "J'ai l'air d'un touche-à-tout. C'est absolument faux", se défendait-il. "Je suis d'abord un comique, c'est comme ça depuis toujours. Je faisais rire avant même de savoir marcher". Un comique dont l'allégresse n'était pas feinte et qui puisait sa gaieté dans l'observation bienveillante de la vie quotidienne. A ceux qui lui demandaient le secret de son éternelle jeunesse, ce bon vivant, parrain du Regnié, le dixième cru du Beaujolais, et père de cinq enfants, répondait : "J'ai toujours fait passer le plaisir avant toute chose en demeurant fidèle à un principe que m'avait enseigné Jacques Prévert : si tu veux être heureux, sois-le !"